L’économie britannique n’a pas encore fini sa « traversée du Covid », selon la Banque d’Angleterre

La Banque d’Angleterre doit encore jouer son rôle pour soutenir l’économie britannique, qui n’a pas renoué avec son niveau d’avant la pandémie de Covid-19 mais qui souffre d’une hausse de l’inflation, a commenté son gouverneur lundi.

« J’ai déjà comparé le rôle de la politique économique à celui d’un pont qui doit nous permettre de traverser l’ère du Covid. Nous sommes toujours sur ce pont », a expliqué le gouverneur Andrew Bailey dans un discours dont le texte a été partagé lundi soir.

Lors d’une réunion la semaine dernière, la BoE a maintenu sa politique monétaire inchangée mais s’est particulièrement inquiétée de la hausse des prix, prévoyant qu’elle atteindrait plus de 4% avant la fin de l’année, soit bien au delà de l’objectif de 2%.

La majorité des membres du Comité monétaire de la banque centrale estiment cependant que cette pression est temporaire.

La politique monétaire « ne va pas faire souffler le vent, je vous l’assure, ni produire plus de chauffeurs de poids lourds », a-t-il ironisé, en allusion à une faible production d’énergie éolienne qui participe à une hausse des prix de l’électricité.

Au Royaume-Uni, le manque de chauffeurs routiers a de son côté entraîné des pénuries dans plusieurs secteurs, notamment dans les stations-services.

« Resserrer la politique monétaire trop tôt pourrait empirer la situation en entravant la reprise de l’économie », insiste M. Bailey.

Mais le risque que ces hausses des prix temporaires ne commencent à inquiéter le monde économique et ne se transforment en une inflation durable est à prendre « très sérieusement », a-t-il reconnu.

« Le mécanisme le plus commun est une hausse attendue des coûts qui conduit les entreprises à augmenter leurs prix et les employés à demander des salaires plus élevés, créant une inflation plus pérenne », détaille-t-il.

Pour certains membres de la BoE, « un changement de politique monétaire dès maintenant permettrait de s’assurer que les attentes d’inflation à moyen terme soient plus modérées ».

« La réponse de la Banque d’Angleterre face à l’inflation, si nécessaire, passera par une hausse des taux et pas par le programme d’achats d’actifs », a-t-il insisté.

Ces allusions à une hausse des taux, là où la Fed ou la Banque centrale européenne parlent davantage de leur programme de rachats d’actifs, fait penser aux marchés que la BoE pourrait resserrer la vis plus tôt.