Les Bourses européennes en mode pause après une semaine mouvementée

Les Bourse européennes ont fini dans le rouge vendredi, mettant de côté plusieurs tentatives de rebond au terme d’une semaine mouvementée.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a ainsi perdu 1,30%, Francfort a reculé de 1,69% tout comme Londres (-1,28%), Milan (-0,89%) et Madrid (-1,97%).

« Après plusieurs semaines de fort rebond, les marchés européens ont fait une pause, à l’occasion du début de la période de publications des résultats pour le premier trimestre », souligne la société d’investissement Edmond de Rothschild dans une note.

« Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des publications de revenus sont en baisse, et laissent entrevoir des perspectives plus négatives encore pour le deuxième trimestre », poursuit-t-il.

« Le marché européen anticipait un rebond américain qui n’a pas lieu », du fait de plusieurs indicateurs en berne aux Etats-Unis, explique à l’AFP Marco Bruzzo, directeur général délégué chez Mirabaud AM.

Il a également déchanté après avoir eu vent que l’antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades du Covid-19.

Les nouvelles économiques sont chaque jour plus préoccupantes tandis que nombre de pays se préparent au déconfinement ou l’ont déjà enclenché pour faire redémarrer l’activité stoppée en raison de l’épidémie de Covid-19.

Le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du Commerce ont exhorté vendredi les gouvernements « à s’abstenir d’imposer ou d’intensifier les restrictions à l’exportation », pour éviter que l’économie mondiale ne s’embourbe dans la récession en raison de la pandémie du coronavirus.

Après le passage en prix négatif des cours de référence du pétrole américain WTI, l’effondrement record des indices sur les services, ou encore la Banque d’Angleterre avertissant d’une récession, peut-être la pire « depuis plusieurs siècles », la confiance des consommateurs aux Etats-Unis a à nouveau reculé en avril à 71,8 points, marquant une forte chute par rapport à mars.

Les commandes de biens durables ont également chuté plus fortement qu’escompté, de 14,4% en mars contre 12% attendu.

Sur le Vieux Continent, les données économiques n’étaient pas mieux loties avec un moral des entrepreneurs en Allemagne « catastrophique », à son « plus bas historique » en avril, selon le baromètre IFO.

Tensions européennes

Le marché avait débuté en territoire négatif « à la suite d’une absence d’accord du Conseil européen » sur son plan de relance, faisant ressurgir « de nouvelles inquiétudes quant à l’union de la zone euro », récapitule M. Bruzzo.

Ces tensions européennes ont créé de la nervosité sur les rendements souverains et le secteur bancaire.

L’écart (ou « spread ») entre le taux des obligations d’Etat italiennes (considérées comme plus risquées) et celui des obligations souveraines allemandes (jugées les plus sûres) était monté dans la matinée avant de se resserrer.

« Etant donné la diversité des points de vue parmi les Etats-membres, l’incertitude quant à la taille et la forme du fond de relance va prévaloir », selon une note d’UBS.

« Beaucoup de pays ont déjà atteint des niveaux inconfortables de dettes et la mise en place de plans de relance pourrait s’avérer délicate. La situation italienne restera un enjeu récurrent pour la stabilité de la zone euro » souligne de son côté Alexandre Hezez, stratégiste à Groupe Richelieu.

Attendue dans la soirée, l’actualisation de la note souveraine italienne par l’agence Standard & Poor’s compte parmi les prochaines échéances à court terme avec les réunions de la Fed et la BCE la semaine prochaine.

La semaine prochaine, les courtiers scruteront aussi les résultats trimestriels des majors pétrolières BP et Shell, ainsi que des plus grandes banques britanniques.

Les secteurs bancaire, de l’immobilier, du luxe, de l’aéronautique et du transport aérien (l’action Lufthansa navigue à son niveau de 2003) ont été à la peine cette semaine.

« Le facteur déterminant pour les marchés reste la capacité des pays à réussir le déconfinement et à reprendre assez rapidement l’activité économique sans renouer avec une deuxième vague de contamination et un retour destructeur au confinement », rappelle Edmond de Rothschild.

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