Les découvertes en pétrole divisées par 6 en volume entre 2010 et 2017 !

Les découvertes en pétrole divisées par 6 en volume entre 2010 et 2017 !

Constat bien préoccupant … laissant entrevoir à terme une pénurie de pétrole et une frénésie de recherches, pour ne pas dire un renforcement des conflits « pétroliers » …. à savoir les conflits où l’enjeu principal demeure d’obtenir la suprématie sur pétrole et gaz. Les volumes de pétrole découverts en 2017 par l’industrie pétrolière à travers le monde sont les plus faibles observés …. depuis 1940. Date à laquelle la deuxième guerre mondiale avait contraint les majors à restreindre leurs travaux. De quoi laisser craindre également une envolée des prix. Tout ce qui est rare est chère ….

Seuls 7 milliards de barils équivalent pétrole (bep)  auront donc été découverts en 2017. Déjà en 2016, les spécialistes avaient tiré la sonnette d’alarme, cette année-là seuls 8 milliards de bep avaient été découverts. La baisse enregistrée est impressionnante puisque le chiffre concernant est plus de deux fois moindre que celui observé en 2014, 2015, deux années durant lesquelles près de 15 milliards de bep avaient été découverts.

En février 2017, les premières estimations publiées par le cabinet Wood Mackenzie indiquaient que les volumes d’hydrocarbures conventionnels découverts étaient tombés à 11,6 milliards de barils équivalent pétrole en 2016. Soit une baisse de 25% par rapport à ceux de 2015 (ré-estimés à 15,5 milliards de barils). Quelques semaines après la chute enregistrée semblait encore plus vertigineuse avec seulement huit milliards de bep enregistrés.
Dans son rapport annuel, l’IFP EN avait ainsi calculé début 2017 que le nombre de découvertes avait chuté d’environ 40% en un an entre 2016 et 2015. Un niveau très faible comparé à ceux atteints en 2005 (59 milliards de barils) ou en 2010 (42,8 milliards). Ces estimations s’entendaient toutefois hors gaz et pétrole de schiste.

« En 2017, les volumes découverts atteignaient en moyenne 550 millions de barils d’équivalent pétrole par mois», ont tenu à préciser les analystes de Rystad Energy, s’exprimant sur le sujet. Selon eux, l’élément le plus inquiétant réside dans le fait que le taux de remplacement des réserves pour 2017 n’a atteint que 11% (pour le pétrole et le gaz combinés), comparé à plus de 50% en 2012.

Pour rappel, le taux de remplacement des réserves mesure le volume de pétrole découvert par rapport à ce qui est produit au cours d’une année donnée. En vue d’éviter une baisse des réserves, l’industrie pétrolière devrait faire en sorte que les volumes découverts soient d’un niveau équivalent à ceux produits.

Selon les experts du domaine, la situation actuelle est la conséquence de la faiblesse des budgets consacrés à l’exploration dans l’amont pétrolier depuis les trois dernières années. L’effet domino de la dégringolade du prix du baril qui a plombé bon nombre d’économies bâties sur la manne pétrolière ainsi que de nombreuses compagnies spécialisées dans pétrole et gaz. Lesquelles ont donc été contraintes de réduire leurs investissements. En 2016, déjà, les dépenses d’exploration étaient tombées à 40 milliards de dollars, contre 100 milliards en 2014 .

Les analystes estiment que cette situation devrait perdurer en 2018. A l’heure qu’il est, les dépenses d’exploration des plus importantes entreprises du secteur sont loin d’atteindre le niveau des montants alloués en 2014.

Autre élément à prendre compte : les campagnes se sont aussi révélées plus décevantes. Les experts rappellent ainsi qu’il y a « moins de gisements énormes à découvrir. »

Sources : Agence Ecofin, Rystad Energy, Wood Mackenzie, IFP, Les Echos

Elisabeth Studer –  16 janvier 2018 – www.leblogfinance.com

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