Quoiqu’on en dise, l’Espagne pourrait sombrer à nouveau dans les affres d’une crise financière. Si l’heure semble être à la reprise voire à l’euphorie, il n’en demeure pas moins que des signaux d’alarmes commencent à s’allumer ici ou là.
Car c’est justement cette euphorie naissante qui pourrait être à l’origine de nouvelles difficultés de taille, l’ambiance actuelle incitant les opérateurs bancaires espagnols à surenchérir à tout va sur les taux de crédit – et en particulier dans le cadre de prêts aux entreprises – afin de pouvoir profiter sans attendre des prémices de la reprise.
Dans un message adressé à ses adhérents, le président de l’Association Espagnole des Banques (AEB), José Maria Roldan, n’a pas mâché ses mots. Il l’affirme haut et clair : « le danger existe, et il ne faut pas se laisser entraîner dans des opérations qui ne sont pas rémunérées de manière adéquate par rapport au risque encouru. » Des propos exhortant également les créanciers à prendre toutes les précautions en la matière.
La hausse de rentabilité des obligations d’Etat espagnoles ne doit pas en effet faire tourner la tête de certains, alors que l’Espagne a battu un record en avril 2015 avec des bons du Trésor à trois mois placés à un taux négatif de -0,029%. Il faut donc raison et prudence garder. Même si les précédentes obligations émises le 7 avril (avec une échéance de six mois) avaient déjà enregistré une rentabilité de -0,002% pour des titres identiques à ceux rémunérés à 7 % en 2011.
Une différence de taille qui augure selon certains analystes un retournement de tendance qui pourrait stopper un certain emballement d’u système financier espagnol.
L’ancien Conseiller Délégué du groupe BBVA, Angel Cano, mettait récemment en garde contre la course aux crédits que se livrent les plus gros opérateurs bancaires en Espagne : « Nous constatons certains exemples qui rappellent des cas désastreux du passé. »
Sources : Econostrum, AEB
Elisabeth Studer – 18 mai 2015 – www.leblogfinance.com
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