L’Iran va présenter ses contrats pétroliers à Londres et Téhéran

L’Iran ne perd pas de temps pour avancer sur le marché pétrolier, anticipant la levée des sanctions prises à son encontre.

L’agence officielle du ministère du pétrole Shana a ainsi indiqué samedi que ses nouveaux contrats pétroliers allaient être présentés aux compagnies internationales tout d’abord les 21 et 22 novembre à Téhéran puis à Londres au début de l’année 2016. Il est en effet prévu d’organiser une conférence dans la capitale britannique du 22 au 24 février, a précisé Seyyed Mehdi Hosseini, président du comité sur la restructuration des contrats pétroliers à Shana.

« Nous prévoyons que les sanctions seront levées à partir de janvier 2016, c’est pourquoi nous avons changé la date de la conférence (à Londres) à février au lieu de décembre 2015 », a tenu à ajouter M. Hosseini.

Citant le président de la National Iranian Oil Compagny (NIOC), Rokneddine Javadi, l’agence du ministère avait quant à elle indiqué quelque temps auparavant que la présentation ne se tiendrait qu’à Téhéran.

Rappelons que la présentation des nouveaux projets et du nouveau contrat type, appelé Contrats Pétroliers Iraniens (IPC), qui se veut plus attrayant a été repoussée à plusieurs reprises depuis fin 2013 en raison des tensions sur le dossier nucléaire iranien.

Mardi dernier, M. Hosseini avait indiqué que l’Iran prévoyait l’introduction prochaine d’une cinquantaine de nouveaux contrats pétroliers d’exploration et de production. «L’après-sanctions va ouvrir un nouveau chapitre dans la coopération avec les compagnies pétrolières internationales», a-t-il ainsi annoncé à la conférence «Oil and Money», à Londres.

Si les détails sur les contrats restent confidentiels à l’heure actuelle, les conditions proposées pourraient être meilleures que celles qui prévalent en Irak ou au Mexique si l’on en croit Fereidun Fesharaki, président du groupe de consulting FGE spécialisé dans la région. «Seul le temps nous le dira, mais il y a des efforts de fait pour attirer les investisseurs internationaux», a-t-il affirmé.

Précisons que l’accord conclu le 14 juillet dernier entre l’Iran et six grandes puissances (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, Chine et Etats-Unis) prévoit de limiter le programme iranien de nucléaire civil en échange d’une levée progressive des sanctions internationales imposées à son économie depuis 2006, y compris contre le secteur pétrolier.

Des perspectives qui ont conduit de nombreuses entreprises, y compris dans le secteur de l’énergie, à se rendre en Iran ces derniers mois en vue de prospecter le marché sans toutefois maintenir une certaine vigilance.

«Il n’y a pas grand-chose à discuter pour le moment, les perspectives en Iran sont potentiellement prometteuses. Il faudra voir comment le marché va se développer», estimait récemment pour sa part Ben van Beurden, directeur du géant pétrolier Shell.

M. Javadi a quant à lui affirmé que la présence de compagnies américaines n’était pas exclue, même si le flou règne à l’heure actuelle sur leur venue.

Rappelons enfin que la production de l’Iran est actuellement de 2,8 millions de barils/jour. Dans les mois qui suivront la levée des sanctions pesant sur son économie, l’Iran pourrait augmenter sa production de pétrole de 500 000 barils par jour, en vue d’atteindre un volume d’un million de barils, avec pour objectif d’en produire 4,2 millions fin 2016. Le pays exporte environ un million de barils/jour.

Sources : AFP, Presse canadienne