Marchés américains : Alphabet et Twitter portent Wall Street vers des records (actualisé)

(Actualisé avec variations sur la semaine, précisions)

PARIS, 26 juillet (Reuters) – Les résultats bien accueillis d’Alphabet et Twitter ont aidé vendredi le S&P-500 et le Nasdaq à inscrire des records de clôture, l’annonce d’un ralentissement moins marqué que prévu de la croissance de l’économie américaine au deuxième trimestre ne faisant rien pour freiner les indices.

L’indice Dow Jones a gagné 51,47 points, soit 0,19% à 27.192,45 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 22,19 points, soit 0,74%, à 3.025,86.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 91,67 points (1,11%) à 8.330,21.

Sur la semaine, le Dow a pris 0,1%, le S&P 1,7% et le Nasdaq 2,3%.

Les bonds de la maison mère de Google et de Twitter confirment la bonne tenue des entreprises américaines. Environ 75% de celles ayant publié leurs résultats ont annoncé des bénéfices supérieurs aux attentes, selon les données de Refinitiv.

Du côté de la conjoncture, la croissance de l’économie américaine a ralenti moins qu’attendu au deuxième trimestre, la hausse des dépenses des ménages compensant l’impact négatif du recul des exportations et la contribution négative de l’évolution des stocks, montre la première estimation du produit intérieur brut publiée vendredi.

Le PIB a progressé de 2,1% en rythme annualisé sur la période avril-juin, a annoncé le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 1,8%, après +3,1% au premier trimestre.

Ces chiffres confortent les attentes d’une annonce la semaine prochaine par la Réserve fédérale d’une baisse de taux.

« C’est exactement ce que le marché voulait : pas trop faible, et donc pas d’atterrissage brutal de la croissance, mais pas suffisamment fort non plus pour que la Fed change son fusil d’épaule », commente Art Hogan, responsable de la stratégie de marché pour National Securities

« L’économie ralentit, certes, mais pas assez pour sortir le drapeau rouge. »

Pour Paul Nolte, gérant de portefeuille chez Kingsview Asset Management, les chiffres du PIB militent pour une baisse de taux de 25 points de base mercredi prochain puis plus rien jusqu’à la fin de l’année.

Les espoirs que la Fed baissera ses taux ont aidé les indices boursiers américains à enchaîner les records. Si certains sur les marchés, désormais peu nombreux, misent encore sur une baisse de 50 points de base, le scénario d’une baisse d’un quart de point de pourcentage paraît sur le point de s’imposer.

VALEURS

Alphabet, a bondi de 9,62% après avoir fait état jeudi d’un bénéfice net multiplié par trois et d’une croissance de près de 20% de son chiffre d’affaires.

Twitter a grimpé pour sa part de 9,65% après avoir annoncé un chiffre d’affaires supérieur aux attentes et une hausse du nombre de ses utilisateurs visionnant quotidiennement des publicités.

Egalement à la fête, Starbucks a pris 8,94% après avoir publié jeudi des ventes comparables supérieures aux attentes et relevé dans la foulée ses prévisions de bénéfice annuel.

Les performance des deux titres ont aidé l’indice S&P des services de communication à prendre 3,25%, la plus forte progression sectorielle du jour.

« C’est la tech qui porte le marché », explique Paul Nolte. « Il y a des grands noms qui parviennent à faire grossir leur bénéfice et leur chiffre d’affaires en grossissant dans l’économie mondiale. Cela reste l’endroit où il faut être dans l’univers des actions ».

Contre la tendance, Amazon a cédé après avoir publié jeudi des résultats inférieurs aux attentes pour le deuxième trimestre et dit prévoir un tassement de son résultat sur le trimestre en cours, conséquence de ses investissements pour augmenter ses ventes et réduire ses délais de livraison.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont repris des couleurs après avoir été refroidies la veille par la Banque centrale européenne (BCE) et surtout par le discours de son président, Mario Draghi, qui a affirmé que l’éventualité d’une baisse de taux n’avait même pas été débattue et a estimé que le risque de récession dans la zone euro était « assez faible. »

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,57% à 5.610,05 points. Le Footsie britannique a pris 0,8% et le Dax allemand a gagné 0,47%. L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,41%, le FTSEurofirst 300 de 0,4% et le Stoxx 600 de 0,31%.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a pris 0,90% et le CAC a gagné 1,04%.

CHANGES

Le dollar a pris 0,2% pour toucher un pic de deux mois face à un panier de devises de référence après les chiffres moins faibles que prévu du PIB américain.

L’euro redescend pour sa part vers 1,11 dollar.

La livre sterling a reculé de son côté à un plus bas de dix jours, à 1,2385 dollar, après que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fait savoir jeudi à Boris Johnson que l’accord de Brexit négocié par Theresa May n’était pas négociable.

TAUX

Le rendement du 10 ans américain est stable à 2,07% après être monté à un pic d’une semaine, à 2,1%, à la suite des chiffres du PIB américain.

Celui du 10 ans allemand a perdu un peu moins de deux points de base à -0,38%, se rapprochant de son plus bas record de -0,422% touché jeudi avant le BCE.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en très légère hausse sur le marché new-yorkais Nymex, les inquiétudes pour la demande mondiale freinant l’effet positif des tensions au Moyen-Orient et de la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.

A SUIVRE LUNDI :

(Patrick Vignal pour le service Marchés, avec Noel Randewich à New York)


Investir – Toute l'info des marchés – Les Echos Bourse