Marchés américains : Wall Street boucle un mois de juin chaud avant le show Trump-Xi (actualisé)

(Actualisé avec précisions et commentaires)

PARIS, 28 juin (Reuters) – La Bourse de New York a terminé vendredi en hausse modérée un mois de mai historique dans un climat d’optimisme prudent avant la rencontre prévue samedi entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, jugée cruciale pour l’avenir des négociations commerciales entre les deux pays.

La légère progression des indices a été suffisante pour permettre au S&P et au Dow Jones de boucler leur mois de juin le plus faste depuis des lustres, grâce notamment à la posture particulièrement accommodante adoptée par la Réserve fédérale.

L’indice Dow Jones a gagné 73,38 points (0,28%) à 26.599,96.

Le S&P-500, plus large, a pris 16,84 points, soit 0,58%, à 2.941,76.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 38,49 points (0,48%) à 8.006,24.

Il s’agit du meilleur mois de juin depuis 1938 pour le Dow (+7,2%) et depuis 1955 pour le S&P (+6,9%).

Depuis le début de l’année, ce dernier indice a pris plus de 17%, sa plus forte progression sur un premier semestre depuis 1997.

« Le marché a pris conscience du fait que la terre n’allait pas s’arrêter de tourner », commente John Ham, conseiller financier du New England Investment and Retirement Group. « Il y eu aussi le virage à 180 degrés de Jerome Powell (le président de la Réserve fédérale, ndlr), qui a mis du vent dans nos voiles pendant ce semestre ».

Le dossier du commerce, qui pèse sur les marchés depuis des mois, monopolise l’attention des investisseurs, au point qu’ils ont fait peu de cas des propos de Robert Kaplan, le président de l’antenne de Dallas de la Réserve fédérale, estimant qu’il était trop tôt pour modifier l’orientation de la politique monétaire.

VALEURS

En Bourse, la tendance a été portée par les valeurs financières au lendemain de l’annonce de la réussite des grandes banques américaines aux tests de résistance de la Fed.

L’indice S&P des banques a pris 2,37% avec des progressions de 2,7% à 2,8% pour JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les investisseurs, qui sont largement convaincus que la Fed baissera ses taux fin juillet, ont été confortés dans leur sentiment par la faiblesse de l’indice des prix « core PCE » publié vendredi, qui a montré une hausse de 0,2% pour le mois de mai par rapport au mois précédent et de 1,6% sur un an.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse, portées elles aussi par l’espoir d’un déblocage des négociations commerciales entre les deux pays, au point mort depuis deux mois.

À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,83% à 5.538,97 points. Le Footsie britannique a pris 0,31% et le Dax allemand s’est adjugé 1,04%.

L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,91%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,6% et le Stoxx 600 est monté de 0,7%.

Le CAC 40 a pris plus de 17% depuis le début de l’année, contre une progression de 14% pour le Stoxx 600.

CHANGES

La faiblesse des chiffres d’inflation outre-Atlantique n’est pas pour aider le dollar, qui est en passe d’accuser sa plus forte baisse mensuelle face à l’euro en 17 mois (-1,85%).

La devise unique se traite à 1,1370 dollar après avoir atteint mardi un pic à 1,1412, son plus haut niveau depuis la fin mars.

L’euro se renforce aussi face à la livre sterling qui a touché vendredi un plus bas depuis la mi-janvier, les cambistes s’inquiétant des positions plus dures affichés par Boris Johnson, candidat à la succession de Theresa May à la tête du Parti conservateur et du gouvernement britannique, sur le Brexit.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans a effacé ses gains initiaux sur la séance et revient autour de 2%.

Les propos de Robert Kaplan, qui a dit vouloir attendre encore avant de baisser les taux, n’ont eu qu’un effet temporaire sur le rendement des emprunts d’Etat américains à deux ans qui est revenu à 1,74% après un pic en séance à 1,763%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à -0,325%, non loin de son plus bas record touché mardi à -0,336%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé avec une baisse assez nette pour le brut léger américain et pas de changement pour le Brent de mer du Nord.

Le contrat août sur le brut texan (West Texas Intermediate, WTI) a creusé ses pertes en fin de séance pour céder 96 cents (1,62%) à 58,47 dollars le baril.

Le Brent de même échéance a fini inchangé à 66,55 dollars dans un climat de prudence à la veille de la rencontre Trump-Xi et à l’approche d’une réunion de l’Opep qui pourrait annoncer lundi la reconduction des accords limitant la production afin de soutenir les cours.

A SUIVRE LUNDI :

La séance sera dominée lundi par l’issue de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping qui pourrait créer une certaine volatilité. Les investisseurs seront aussi attentifs à la publication des indices PMI manufacturiers en Chine, en zone euro et aux Etats-Unis.

(Patrick Vignal pour le service Marchés, avec Stephen Culp à New York)


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