Marchés américains : Wall Street en baisse après les chiffres de l'emploi (actualisé)

(Actualisé avec taux, changes, pétrole, précisions)

par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 8 mars (Reuters) – Wall Street a terminé en baisse vendredi pour la cinquième séance d’affilée après un rapport sur l’emploi jugé très décevant, qui est venu renforcer les inquiétudes sur la croissance mondiale déclenchées par une chute des exportations chinoises et par le ralentissement prolongé dans la zone euro.

L’indice Dow Jones a perdu 22,99 points, soit 0,09%, à 25.450,24. Le S&P-500, plus large, a cédé 5,86 points, soit 0,21%, à 2.743,07. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 13,32 points (-0,18%) à 7.408,14 points.

Sur la semaine, les trois indices ont accusé leur plus forte baisse hebdomadaire depuis la correction de fin 2018, en baissse de 2,2% pour le Dow et le S&P et de 2,5% pour le Nasdaq qui venait d’aligner dix semaines de hausse d’affilée.

La croissance du marché du travail aux Etats-Unis a pratiquement calé en février avec la création de seulement 20.000 emplois non-agricoles, au plus bas depuis septembre 2017, et une contraction dans la construction et d’autres secteurs, des chiffres qui pourraient alimenter les craintes d’un net ralentissement de l’activité en début d’année.

« Le courant de ventes résulte des chiffres très inattendus de l’emploi qui ont été nettement inférieurs à ce que les investisseurs attendaient », souligne Tom Plumb de Plumb Funds.

Mais les indices ont sérieusement réduit leurs pertes en fin de séance, les investisseurs constatant, avec du recul, que le rapport sur l’emploi a été affecté par des facteurs saisonniers, ainsi que par la fermeture partielle (shutdown) du gouvernement.

L’indice Dow Jones du Transport, étroitement surveillé par les investisseurs pour évaluer la santé de l’économie américaine, a perdu 0,45%, sa 11ème perte de suite.

Les inquiétudes sur la croissance mondiale avaient déjà été ravivées par l’annonce d’une chute des exportations chinoises en février, qui a fait parler de « récession commerciale ».

Les exportations chinoises ont connu leur plus net recul en trois ans au mois de février et les importations ont chuté pour un troisième mois consécutif, suggérant que le ralentissement de l’économie chinoise va se poursuivre malgré une série de mesures de soutien prises par Pékin.

Ce mauvais indicateur est intervenu au lendemain d’une révision en baisse des prévisions de croissance en zone euro de la Banque centrale européenne qui a annoncé le lancement de nouvelles mesures de soutien à l’économie.

VALEURS

La majorité des indices sectoriels du S&P-500 ont fini en territoire négatif, celui de l’énergie ayant perdu 1,95%, la plus forte baisse sectorielle du jour, dans le sillage des cours du pétrole. Exxon Mobil a cédé 1,43%.

Costco Wholesale a bondi de 5,1%, plus forte hausse du S&P. La chaîne de magasins d’entrepôts a publié un bénéfice supérieur aux attentes pour son deuxième trimestre clos le 17 février, avec une hausse de 25,5% de ses ventes à périmètre comparable. JPMorgan juge probable l’octroi d’un dividende spécial et a relevé l’objectif de cours, de 240 à 248 dollars.

LES INDICATEURS AMÉRICAINS DU JOUR

Outre les annonce sur l’emploi, le secteur de la construction a été plus vigoureux que prévu en janvier grâce notamment à un rebond du segment des maisons individuelles, qui avait reculé les quatre mois précédents.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en baisse, au lendemain de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne et dans l’inquiétude là aussi sur la croissance.

À Paris, l’indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,7% à 5.231,22 points. Le Footsie britannique a cédé 0,74% et le Dax allemand a abandonné 0,52%. L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,76%, le FTSEurofirst 300 de 0,85% et le Stoxx 600 de 0,89%.

Sur l’ensemble de la semaine, l’indice Stoxx 600 a cédé 0,98% et le CAC 40 a perdu 0,65%.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans est tombé à un plus de deux mois de 2,607% après les chiffres de l’emploi, avant de revenir à l’équilibre, autour de 2,63%.

Le Bund allemand à 10 ans, référence de la zone euro, a fini à 0,07% après avoir touché un creux de plus de deux ans sous 0,05% en réaction au repli des commandes à l’industrie.

CHANGES

Le dollar a légèrement accentué sa baisse face un panier de devises internationales (-0,30%) en réaction au rapport sur l’emploi. Sur la semaine, il a gagné 0,8%.

L’euro remonte au-dessus de 1,12 dollar après être tombé la veille à 1,1174 dollar – son plus bas niveau depuis juin 2017 – à la suite de la baisse des prévisions de la BCE et du report de sa première hausse de taux à 2020 au plus tôt.

La couronne suédoise a touché son plus bas depuis août 2002 après des déclarations plus prudentes du gouverneur de la Riksbank, Stefan Ingves, en matière de hausse des taux.

PÉTROLE

Les cours du brut, déjà en repli après les annonces de la BCE et la balance commerciale chinoise, ont accentué leur repli à la suite du rapport sur l’emploi qui a ravivé les inquiétudes concernant l’économie mondiale et la baisse de la demande. Mais le pétrole a lui aussi réduit ses pertes en fin de journée.

Le Brent perd 0,95% à 65,67 dollars le baril, après avoir touché un creux de 64,02 dans la journée, et le brut léger américain (WTI) abandonne 1,1% à 56,04 après un plus bas de 54,52. Sur la semaine, le Brent a pris 1% et le WTI 0,5%.

Le rebond de fin de journée a été favorisé par l’annonce par le groupe de services pétrolier Baker Hughes que le nombre de points de forage aux Etats-Unis a diminué cette semaine, pour la troisième semaine d’affilée, et à son plus bas depuis 10 mois.

A SUIVRE LUNDI: (Avec Diane Bartz et Chuck Mikolajczak à New York, Medha Singh et Amy Caren Daniel à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)


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