Marchés américains : Wall Street se reprend avec les techs, Boeing freine (actualisé)

(Actualisé avec taux, changes, pétrole, précisions)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 11 mars (Reuters) – La Bourse de New York a nettement rebondi lundi, après cinq séances consécutives de repli, soutenue par le secteur technologique et malgré la chute de Boeing à la suite du crash dimanche d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines.

L’indice Dow Jones a fini en hausse de 200,64 points, soit 0,79%, à 25.650,88. Le S&P-500, plus large, a pris 40,23 points, soit 1,47%, à 2.783,30. Le Nasdaq Composite a avancé de 149,92 points (+2,02%) à 7.558,06 points.

« Après l’accès de faiblesse sur les marchés la semaine dernière, la baisse était un peu excessive », a souligné Michael James, responsable du trading actions chez Wedbush Securities.

La reprise a été d’autant plus significative que Boeing, poids lourd de la cote, a freiné le mouvement. « C’est un signal fort de fermeté de la tendance globale », a-t-il ajouté.

Après avoir réagi violemment à l’accident dès l’ouverture, l’action Boeing a réduit ses pertes en cours de séance.

« Le choc initial face au difficultés de Boeing a provoqué un fort courant de ventes sur le titre, le groupe ayant visiblement d’importants problèmes à régler. Mais finalement ce n’est probablement pas aussi grave qu’on pouvait le penser au vu de la chute de l’action dans les premiers échanges », a dit Elliott Savage, gérant de portefeuille chez YCG Enhanced.

A Washington, Donald Trump a rendu public son projet de budget 2020, qui demande au Congrès d’augmenter les dépenses militaires et le financement du mur qu’il veut édifier à la frontière mexicaine, tout en appelant à une refonte des systèmes d’assurance-santé comme Medicare ou Medicaid.

VALEURS

Boeing a chuté de 5,36% à la suite du crash d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines, le deuxième en moins de cinq mois pour ce modèle vedette du constructeur aéronautique. Le titre avait démarré la séance en baisse de plus de 12%.

Tous les indices sectoriels du S&P-500 ont fini dans le vert, technologiques en tête avec un gain de 2,17%.

Le fabricant de puces graphiques Nvidia a bondi de 6,97% après le rachat de Mellanox Technologies, un groupe israélien coté à Wall Street, pour 6,8 milliards de dollars (environ six milliards d’euros) en numéraire, afin de se renforcer dans les puces pour centres de données.

De même, Apple a gagné 3,46% alors que Bank of America Merrill Lynch est passé à l’achat sur le titre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, un rapport de la Banque de Réserve fédérale de New York a montré que le consommateur pensait en février que les prix augmenteraient plus lentement à l’avenir, ce qui devrait conforter la banque centrale dans sa volonté de marquer une pause dans la normalisation monétaire.

De leur côté, les ventes au détail ont augmenté contre toute attente en janvier grâce aux achats de matériaux de construction et de biens de consommation non essentiels, mais le chiffre de décembre s’est avéré encore plus faible que prévu.

En décembre, les stocks des entreprises ont augmenté alors que leurs ventes subissaient leur recul le plus marqué depuis trois ans, ce qui pourrait se traduire par une accumulation de stocks d’invendus d’une ampleur imprévue.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont également terminé dans le vert, portées par les secteurs bancaires et des matières premières.

À Paris, l’indice CAC 40 a fini sur une progression de 0,66% à 5.265,96 points. A Londres, le FTSE 100, freiné par la hausse de la livre sterling, a gagné 0,32% et à Francfort, le Dax a pris 0,75%. L’indice EuroStoxx 50 a clôturé en hausse de 0,63%, le FTSEurofirst 300 de 0,78% et le Stoxx 600 de 0,78%.

La hausse a profité à plein au secteur bancaire, dont l’indice Stoxx de référence a pris 1,52%, grâce principalement aux informations selon lesquelles Deutsche Bank et Commerzbank ont engagé des discussions en vue d’une hypothétique fusion.

CHANGES

Le dollar s’est affaibli face à un panier de devises de référence en réaction aux chiffres des ventes au détail.

L’euro, lui, est légèrement progressé à 1,125 dollar.

Mais la journée a surtout profité à la livre sterling, qui s’est appréciée face au dollar et à l’euro.

La livre a bénéficié des informations sur un déplacement de la Première ministre britannique, Theresa May, dans la soirée à Strasbourg, où elle discute avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

La nouvelle alimente l’espoir d’un déblocage des discussions sur le Brexit à la veille d’un nouveau vote de la Chambre des communes.

La couronne norvégienne a grimpé après l’annonce d’une inflation forte, qui a relancé les anticipations de hausse des taux, que certains stratégistes attendent ce mois-ci.

TAUX

Après les données sur les ventes au détail, le rendement des Treasuries à 10 ans a pris près de deux points à 2,641%, profitant du regain d’appétit pour le risque.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse de plus de 1% en réaction aux déclarations du ministre saoudien de l’Energie, Khalid al Falih, qui a jugé peu probable avant le mois de juin une modification de la stratégie d’encadrement de la production de l’Opep et de ses alliés.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,25% à 56,77 dollars le baril et le Brent avance de 1,38% à 66,65 dollars.

A SUIVRE MARDI: (Caroline Valetkevitch à New York, Amy Caren Daniel et Medha Singh à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)


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