Marchés européens : MiFID II: baisse confirmée des budgets de recherche en Europe

PARIS, 14 février (Reuters) – Les budgets des investisseurs alloués à la recherche ont globalement reculé en Europe, à l’exception de la Suisse, et la qualité perçue de la recherche financière ne s’est pas améliorée plus d’un an après l’entrée en vigueur de la directive européenne MiFID II, selon une enquête réalisée par le CFA Institute.

L’enquête, dont les résultats ont été publiés jeudi, a été réalisée auprès de 12.633 investisseurs à la fois du côté « buy » et « sell side » dans l’Union européenne, au Royaume-Uni et en Suisse, entre le 6 et le 19 décembre 2018.

Elle montre que les investisseurs en Europe ont baissé leur budget dédié à la recherche en moyenne de 6,36% depuis la mise en place de la directive MiFID II.

Depuis le 3 janvier 2018, celle-ci oblige de facturer en toute transparence le prix de la recherche financière sur les actions, fournie auparavant à titre gracieux par les brokers, qui se rémunéraient uniquement via les frais d’exécution.

Le recul des budgets alloués à la recherche est particulièrement prononcé dans l’Union européenne (-8,1%) et dans une moindre mesure au Royaume-Uni (-6,78%).

En revanche, les investisseurs suisses indiquent avoir augmenté leur budget de 1,18%.

Les différences sont aussi importantes selon la taille des encours gérés. Selon l’enquête, les sociétés avec plus de 250 milliards d’euros d’actifs sous gestion ont réduit leur budget de recherche de 11,14%, tandis que celles avec moins d’un milliard d’euros d’encours indiquent avoir légèrement augmenté (+0,81%) leurs dépenses.

Dans 73% des cas, le coût de la recherche est pris en charge par les sociétés de gestion, montre l’étude.

La qualité de la recherche est par ailleurs jugée majoritairement inchangée (48%) du côté « buy side » mais plutôt en baisse (44%) du côté « sell side », en raison notamment de la tendance au recrutement d’analystes junior pour remplacer les départs et réduire les coûts.

Les investisseurs estiment à 54% que le nombre d’analystes « sell side » a baissé depuis l’entrée en vigueur de MiFID II.

Au final, les acteurs financiers jugent à 59% que la réforme MiFID II n’a pas produit de résultats positifs pour les investisseurs finaux.

(Blandine Hénault, édité par Patrick Vignal)


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