Nissan : rumeur de discussion autour d’un rachat à l’Etat de sa part dans Renault

Nissan : rumeur de discussion autour d’un rachat à l’Etat de sa part dans Renault

Information financière de tout premier ordre en plein salon automobile de Genève. Des sources proches du dossier ont indiqué mercredi que Renault et Nissan avaient engagé des discussions sur un renforcement de leur alliance. Un accord qui pourrait aboutir au rachat par Nissan de l’essentiel de la part de 15% détenue par l’Etat français dans le capital de Renault. Un sujet autant financier que politique, donc … Néanmoins, l’information a été par la suite démentie par Bercy.Le ministère a  ainsi indiqué ne pas vouloir vendre sa participation dans Renault. Ajoutant que l’Etat français n’accepterait pas que Renault soit placé avec Nissan sous l’égide d’une fondation de droit néerlandais.

Discussions avec des représentants de l’Etat

Trois personnes ont ainsi indiqué  dans la journée de mercredi que les deux géants de l’automobile menaient actuellement des discussions avec des représentants de l’Etat suite aux propositions faites par le PDG de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn. L’opération pourrait soit prendre la forme d’un rapprochement plus large entre les deux groupes, soit constituer simplement une étape sur cette voie.

Carlos Ghosn aurait également proposé de constituer une structure intermédiaire en vue de placer le management de Renault, Nissan et de Mitsubishi Motors directement sous supervision d’une fondation néerlandaise. Une telle étape devenant ainsi le prélude à une fusion complète au sein d’un groupe mondial intégré basé à Amsterdam.

De mêmes sources, on indique que Renault est conseillé par BNP Paribas et Nissan par Nomura. De tels détails laissant entendre que le projet est bien avancé. Même si les deux établissements financiers n’avaient pas réagi à ce sujet, mercredi, en fin d’après-midi.

Toutefois, en retour,  Bercy a affirmé  aux “Echos”  que cette fondation néerlandaise ne serait “pas une option acceptable par le gouvernement”. En revanche, l’entourage de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie n’a pas fait  de commentaire sur l’hypothèse d’une revente des parts de l’Etat. « L’Alliance n’a aucun projet de changer le niveau des participations croisées de ses membres. Toutes discussions sur une cession incluant Renault, Nissan ou l’Etat français est pure spéculation », dément-on au sein l’Alliance. A suivre donc, assurément  !

Vers une perte d’influence de l’Etat français au profit de Nissan

Le sujet est d’autant plus politique que cette opération aurait pour principale conséquence une perte d’influence de l’Etat français sur le groupe Renault-Nissan et en tout premier lieu sur ses stratégies industrielles et financières … et sociales. Il s’agirait en quelque sorte d’une véritable renonciation à assurer un proche contrôle du constructeur.

Reste à connaître également les importantes et épineuses conséquences fiscales que la nouvelle structure envisagée à terme pourrait engendrer.

Reste qu’avant de pouvoir aboutir, le projet de rachat par Nissan de la part de l’Etat français devra faire face à quelques embûches, et non des moindres. Le sujet est en effet on ne peut plus sensible en France. Les sources ont par ailleurs indiqué que l’opération n’avait pas encore obtenu l’approbation du gouvernement et du chef de l’Etat, Emmanuel Macron.  A  qui on pourrait reprocher de  céder aux Japonais les bijoux de famille … et qui plus est, un  des plus beaux fleurons industriels français … employant de nombreux salariés dans l’Hexagone.

Rappelons que l’alliance Renault-Nissan repose à l’heure actuelle sur un système de participations croisées. Jusqu’à présent, l’Etat français – en tant que premier actionnaire de Renault – a toujours opposé son veto pour une intégration plus complète. Mais alors que Carlos Ghosn entame son dernier mandat à la tête de Renault, Paris plaide pour un renforcement de l’Alliance afin de garantir la pérennité du plus grand constructeur automobile mondial.

Selon des sources proches des discussion, l’Etat français a récemment indiqué à des représentants de Carlos Ghosn qu’il était prêt à sortir de Renault ou à céder sa participation dans le capital du groupe, dans le cadre d’un accord de fusion garantissant les intérêts français.

L’annonce a fait s’envoler le titre Renault à la Bourse de Paris, l’action progressant de plus de 7 % à 17 heures locales, à 95,71 euros.
Nous y reviendrons en détail dans les heures qui viennent.  Ce qui est sûr, au moins,   c’est que certains auront profité  de l’aubaine  provoquée par la flambée du titre engendrée par une telle information. Pour ne pas dire rumeur ? 

La valorisation de Renault  bondissait de 8 % peu après 17 heures mercredi, pour atteindre 28,6 milliards d’euros. Les investisseurs  semblant ainsi apprécier l’idée d’une sortie de l’Etat. De son côté, Nissan vaut sur le marché quelque 46 milliards d’euros précise Les Echos.

Sources : Reuters, Les Echos

Elisabeth Studer –  le 7 mars 2018 – www.leblogfinance.com

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