Paris 2024 : Icade, Nexity et Eiffage construiront le village olympique

La Caisse des dépôts et sa filiale Icade d’un côté, Nexity et Eiffage de l’autre, ont remporté vendredi les chantiers du village olympique de Paris 2024, au nord de Paris, une bataille dont Bouygues repart les mains vides.

Candidat sur les deux lots de terrain à construire d’environ 50.000 m2 chacun à Saint-Ouen, sur un site d’activités en bord de Seine, le géant français du BTP, candidat à travers un groupement Bouygues Immobilier/Linkcity/Axa, a perdu sur les deux tableaux. Contacté, Bouygues n’a pas souhaité réagir.

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Tony Estanguet parmi les membres du jury

Dans le détail, le premier terrain, dit secteur D, a été attribué à un groupement mené par un acteur public, la Caisse des dépôts, associé à sa filiale immobilière, Icade. Le second (secteur E) est remporté par une alliance entre Nexity, premier promoteur français, et Eiffage, numéro trois du BTP derrière Bouygues et Vinci.

Le jury composé d’élus et de hauts fonctionnaires, ainsi que du patron du comité d’organisation des JO de Paris 2024, Tony Estanguet, a décidé « à l’unanimité », a annoncé le préfet d’Ile-de-France, Michel Cadot, au moment où la maquette, recouverte d’un drapeau français, a été dévoilée, à l’hôtel de Noirmoutier à Paris.

Parmi les critères qui ont guidé leur décision, Michel Cadot a cité « le confort des habitants », après les Jeux. « Au bout du bout, ce sont des hommes et des femmes qui vont habiter là », a insisté la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Le projet, dont les terrains en jeu vendredi ne forment qu’une partie, prévoit deux phases, pour laisser un héritage au territoire, l’un des gros enjeux pour toute édition des Jeux olympiques et paralympiques. Un enjeu d’autant plus grand que la zone n’était pas inactive, avec une vingtaine d’entreprises et un foyer de travailleurs immigrés qui ont ou doivent être relocalisés.

Les premières démolitions ont démarré début novembre et la construction doit commencer en 2021.

« On ne fait qu’accélérer des mutations urbaines qui de toute façon auraient eu lieu », a défendu vendredi Nicolas Ferrand, le directeur général de l’établissement public chargé de superviser les chantiers des JO (Solideo).

Le village olympique accueillera 15.600 sportifs 

Dans sa première version, le village hébergera pendant les compétitions environ 15.600 sportifs du monde entier et leurs accompagnateurs.

Puis, les bâtiments, qui s’étendent au total sur une zone de 51 hectares à cheval sur trois villes (Saint-Ouen, Saint-Denis, Ile-Saint-Denis) seront reconfigurés pour devenir un nouveau quartier aux portes de Paris, avec l’ambition d’accueillir 6.000 habitants et autant d’emplois.

Pour chacun des deux lots vendus à Saint-Ouen, les candidats rivalisaient de promesses environnementales, en ligne avec le cahier des charges de la Solideo, qui promet de bâtir la « ville de 2050 » : bâtiments en bois, donc moins consommateurs de carbone, évocations de « forêt » ou d' »agriculture urbaine », toits végétalisés, maintien de la biodiversité, espaces piétons et verts, vie de quartier animée etc…

Au final, c’est pourtant la densité des projets qui saute aux yeux, avec des rangées de bâtiments alignés, d’une hauteur de quatre à plus de dix étages, près de l’actuelle Cité du cinéma.

« On est à proximité de la future gare Pleyel » où passeront plusieurs lignes de métro et de RER, « avec un niveau de desserte équivalent à celui des Halles à Paris, la question de la densité ne se pose pas de la même manière qu’ailleurs à Saint-Ouen », a expliqué à l’AFP Nicolas Ferrand. Mais « grâce à un jeu de double exposition, tous les appartements vont avoir un accès à la Seine, aux grands paysages, et à la lumière du soleil », a ajouté le DG de la Solideo.

L’investissement des constructeurs privés sur le chantier du village olympique s’élève à 1,3 milliards d’euros (hors taxe, valeur octobre 2016), selon les chiffres de la Solideo. A cette somme, s’ajoutent près de 450 M EUR consacrés à l’aménagement de la zone (acquisitions des terrains par la Solideo, espaces et équipements publics) dont près de 300 millions viennent de l’Etat ou des collectivités, le reste correspondant à la vente des terrains aux promoteurs.

(Avec AFP)

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