Face à la flambée du prix des matières premières, de l’énergie et des transports, les prix de certains produits augmentent dans les supermarchés : +25% sur les pâtes premiers prix par exemple. Quels sont les rayons les plus touchés ? La hausse va-t-elle durer ? Décryptage.
Nouveau coup dur pour votre budget. Après l’essence, le gaz et l’électricité, plusieurs produits du quotidien voient leur prix augmenter dans les grandes surfaces.
En cause, l’inflation galopante du prix des matières premières. Le cours du blé a par exemple pris +37% sur les 12 derniers mois. Le sucre et le café s’envolent également, avec des hausse de +63% et +89%. A cela vient s’ajouter l’augmentation des prix du transport et de l’emballage, qui pèse sur les marges des industriels.
Si les distributeurs décidaient de répercuter les hausses de coûts subies par les industriels, la panier moyen flamberait de 4,7% en moyenne, estime l’institut Nielsen. La hausse pourrait alors atteindre jusqu’à +23% pour le papier hygiénique, jusqu’à +16% pour l’huile, et jusqu’à +15% pour le café.
La France préservée pour l’instant
Un scénario catastrophe qui semble toutefois peu probable. « L’impact théorique de l’inflation calculée ici peut tout à fait être atténué par les acteurs de la grande distribution, industriels et distributeurs, qui auront à cœur de limiter l’impact sur le portefeuille des consommateurs », souligne Nielsen.
A l’heure actuelle, la France reste en effet relativement épargnée par la flambée des prix. Tous produits confondus, les prix diminuent de -0,49% sur les 12 derniers mois, selon l’IRi, qui scrute chaque mois l’évolution des prix dans les supermarchés. Loin des 5,4% d’inflation de l’Allemagne, ou des 5,5% de hausse des prix observés en Espagne.
« L’alimentaire continue de perdre de la valeur avec 8 années consécutives de baisse des prix des produits alimentaires en rayon et une baisse de la part de l’alimentaire dans le budget des ménages qui frôle les 10% », confirme l’Association nationale des industries alimentaires dans un récent communiqué.
+25% sur les pâtes
Toutefois, les premières hausses commencent bel et bien à se faire sentir dans les rayons. Et la mauvaise nouvelle, c’est que les produits d’entrée de gamme – dans lesquels le coût des matières premières représentent une part plus importante du prix total – sont les plus durement touchés.
Les marques premiers prix du rayon épicerie salée voient ainsi leurs prix augmenter de +2,99% en moyenne sur 1 an. La farine premier prix, quant à elle, augmente de +3,58%. Une bagatelle en comparaison de la flambée du prix des pâtes, qui bondit de +25,17% pour les paquets premiers prix.
Inquiétudes pour 2022
D’autant que la flambée des prix pourrait s’amplifier. Le 9 novembre se tenait en effet le 1er comité de suivi des relations commerciales, qui marquait l’ouverture des négociations entre les distributeurs et les industriels. Or ces derniers, bousculés par la hausse de leurs coûts de production, entendent bien profiter de l’occasion pour revaloriser leurs tarifs.
Le processus devrait se poursuivre jusqu’au 1er mars 2022, sous la houlette du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. L’entrée en vigueur de la loi EGAlim 2, qui inclut une clause de révision automatique des prix en cas de variation significative des coûts, suscite également l’inquiétude des consommateurs.
Reste à voir quelle sera la réaction de la grande distribution en cas de hausse avérée des prix des industriels. Au micro de France Info, Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour, a déclaré avoir « pour mission principale » la sauvegarde du pouvoir d’achat des Français. « Je ne vais pas répercuter des hausses qui se traduiraient par des tickets de caisse qui s’envolent », a-t-il assuré.