Pénicaud veut supprimer d'ici 2022 l'écart de salaire hommes-femmes

La ministre du Travail Muriel Pénicaud déclare vouloir réunir les « partenaires sociaux » pour « élaborer un plan d’action » contre les inégalités salariales et supprimer, d’ici à la fin du quinquennat, l’écart de 9% existant entre hommes et femmes à poste égal, dans un entretien au Journal du Dimanche. « L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel et la loi Roudy sur l’égalité a 35 ans », rappelle la ministre.

« L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel et la loi Roudy sur l’égalité a 35 ans », rappelle la ministre. Mais dans les faits, « les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins (…) tous postes confondus, c’est inadmissible », fait-elle valoir.

« Nous allons proposer une réunion aux partenaires sociaux sur l’égalité salariale pour élaborer un plan d’action d’ici la fin mars », annonce-t-elle. Les 25% d’écart, liés pour partie (« 15% ou 16% ») aux « retards culturels », à « la persistance de clichés sexistes dès l’enfance », selon la ministre, nécessitent une correction « sur le long terme, en prenant le mal à la racine ».

En revanche, « l’écart de 9% qui demeure à travail égal aurait déjà dû disparaître », insiste Mme Pénicaud, citant l’exemple « inacceptable » d’une « jeune diplômée de HEC » engagée avec « un salaire inférieur à celui d’un garçon » au cursus similaire. « Notre ambition, avec le Premier ministre (Edouard Philippe) et (la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes) Marlène Schiappa, est de supprimer cette différence de 9% pour toutes les femmes pendant le quinquennat », assure la ministre.

« Sujet prioritaire »

Pour ce faire, les indicateurs existant sur « la situation comparée des hommes et des femmes dans les entreprises » doivent par exemple être perfectionnés, détaille Mme Pénicaud, appelant à « plus de transparence ». « Cette question doit devenir un sujet prioritaire du dialogue social », plaide la ministre, évoquant notamment « des programmes de rattrapage salarial étalés sur plusieurs années » en cas d' »écarts démesurés » dans les entreprises.

Ecartant l’idée d’une nouvelle loi, la ministre souligne que « depuis 2013, plus de 3.000 entreprises » n’ayant pas d’accord sur l’égalité professionnelle ni de plan d’action, obligatoires, « ont été mises en demeure », 157 ayant été « sanctionnées ». Dans le cadre du Tour de France de l’Egalité femmes/hommes, lancé en octobre par le gouvernement, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) organise mardi une journée dédiée en présence de Marlène Schiappa.

Une résolution devant être votée à cette occasion propose, selon le JDD, de renforcer « les sanctions contre les entreprises fautives », alors que seules « 61,4% des entreprises disposent aujourd’hui d’un accord collectif ou d’un plan unilatéral sur l’égalité (…) et 60% seulement des 50 principales branches professionnelles ».

Le produit des amendes prévues depuis 2012, qui peuvent aller jusqu’à 1% de la masse salariale totale, devrait en outre, selon le Cese, être affecté « à la lutte contre les inégalités au travail » plutôt qu’au fonds de solidarité vieillesse (FSV). « Une augmentation des moyens alloués à la cause des femmes, +plus petit budget+ de la République », figure également parmi ses préconisations, selon le journal.

(Avec AFP)

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