Pétrole : les consultations sur l’accord de Doha conclues avant le 1er mars selon la Russie

Les consultations entre pays producteurs de pétrole concernant l’accord de Doha devraient être conclues d’ici le 1er mars. C’est en effet ce que vient de déclarer dimanche le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak.

Rappelons que le 16 février dernier à Doha réunissant de manière informelle les pays membre de l’Opep, la Russie, l‘Arabie saoudite, le Qatar et le Venezuela se sont accordés pour maintenir leur production de brut au niveau de celle de janvier 2016 – niveau élevé quoi qu’on en dise – à condition toutefois d’être suivis par d’autres grands exportateurs.

S’ils sont d’accord sur le fait qu’il faille agir, le prix du baril ayant chuté de 70 % depuis juillet 2014, chacun tente toutefois de limiter les pertes. Le Brent de mer du Nord a ainsi cloture à 33 dollars le baril vendredi, s’échangeant à 115 dollars avant le début de la chute des cours en juin 2014.

S’exprimant samedi lors d’une émission de la chaîne de télévision Vesti, Alexandre Novak a par ailleurs estimé que si l’accord était appliqué par tous les grands producteurs, l’excédent d’offre sur le marché sera réduit d’au moins 1,3 million de barils par jour. Il a également ajouté, sans autre précision, avoir estimé « avec ses collègues » qu’un prix de 50 dollars le baril conviendrait aux consommateurs comme aux exportateurs à long terme.

S’agissant de l’Iran, à qui l’accord a été présenté dès le lendemain de sa conclusion, le ministre russe de l’Energie a indiqué que le pays avait affiché une position « relativement constructive » … sans toutefois s’engager à l’appliquer.

Samedi, un haut responsable de la compagnie pétrolière iranienne NIOC, Mohsen Ghamsari, a annoncé que Téhéran avait augmenté ses exportations pétrolières de 500.000 barils par jour (bpj) depuis la levée des sanctions internationales dont il faisait l’objet. Le vice-ministre du Pétrole, Rokneddin Javadi, a affirmé pour sa part que le pays avait l’intention d’accroître sa production de 700.000 barils bpj au total.

Préalablement, Mehdi Asali, représentant de l’Iran au sein de l’Opep, avait déclaré que son pays ne devait pas participer à un processus de réduction de l’offre, puisqu’il n’avait pas participé à la surabondance actuelle. Or, certains analystes estiment que sans engagement de l’Iran à maintenir sa production au niveau actuel, on ne peut attendre aucun réel changement susceptible de soutenir les cours.

Le vice-ministre russe de l’Energie, Anatoli Ianovsky, a quant à lui déclaré lors d’une conférence à Krasnoïarsk que l’accord de Doha serait appliqué sur la base du volontariat et qu’il ne pouvait y avoir de mécanisme de contrôle.

Si le Koweït et les Émirats arabes unis, membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) soutiennent l’accord, l’Irak, deuxième grand producteur du cartel, s’est dit aussi prêt à coopérer.

« Si les autres producteurs veulent limiter ou s’accordent à geler », cela « peut avoir un impact sur le marché mais l’Arabie saoudite n’est pas prête à réduire sa production », a déclaré pour sa part le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir le 18 février dernier.

Car depuis la décision prise en novembre 2014 par l’Opep, sous la pression de Riyad, de ne pas réduire l’offre, la défense des parts de marché reste une priorité absolue pour la majeure partie des pays producteurs.

Sources : Reuters, AFP

Elisabeth Studer – 21 février 2016 – www.leblogfinance.com 


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