Pétrole : l’Iran répond à l’Arabie saoudite … sans oublier South Pars

Nouvel échange verbal entre Iran et Arabie saoudite  concernant un éventuel gel de la production de pétrole. En réponse à ce qu’on pourrait nommer ni plus ni moins un avertissement du royaume saoudien indiquant qu’il n’accepterait d’appliquer de telles mesures que si elles étaient appliquées par l’ensemble des grands producteurs, dont l’Iran, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré dimanche que les exportations pétrolières de l’Iran dépassaient désormais les 2 millions de barils par jour (mbj). Une situation rendue possible grâce à la levée des sanctions internationales mise en œuvre depuis janvier 2016.

« Les exportations de pétrole et de condensats dépassent désormais les deux millions de barils par jour », contre 1,75 mbj il y a un mois, a ainsi déclaré M. Zanganeh.
Le volume de ces exportations suit une croissance régulière depuis l’entrée en vigueur de l’accord concernant le secteur nucléaire iranien et la levée d’une partie des sanctions internationales. Leur niveau avait chuté à 1 mjb en décembre 2015, suite à ces mêmes sanctions, lesquelles avaient été renforcées en 2012.

« Si tous les pays, dont l’Iran, la Russie, le Venezuela, les pays de l’Opep et les principaux producteurs décident de geler la production, nous serons parmi eux », avait préalablement déclaré Mohammed Ben Salmane, le vice-prince héritier du premier pays exportateur mondial de pétrole dans une entrevue à Bloomberg News publiée vendredi dernier.

Une déclaration qui avait conduit en fin de semaine dernière à une forte chute du prix du pétrole, le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en mai perdant ainsi 1,55 dollar à 36,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Rappelons que l’Iran – qui détient qui possède les quatrième réserves mondiales de pétrole – reproche à Ryad d’avoir augmenté sa production après le durcissement des sanctions internationales contre Téhéran en 2012, en vue notamment de préserver voire augmenter ses parts du marché.

Ces derniers mois, les responsables iraniens ont quant à eux réitéré à plusieurs reprises leur ferme volonté d’augmenter leur production et de récupérer leur part du marché, avec pour objectif d’atteindre leur niveau d’exportation d’avant 2012, lequel qui était supérieur à 2,2 mbj. M. Zanganeh a également affirmé récemment que l’Iran ne gélerait pas sa production avant d’avoir atteint le niveau antérieur à 2012, soit 4 millions de barils par jour. « Qu’on nous laisse tranquilles jusqu’au moment où nous atteindrons le niveau des 4 millions de barils par jour », a ainsi déclaré le ministre.

Durant le mois de mars, Téhéran a repris ses exportations vers le marché européen. Les grands pays asiatiques, notamment la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud, sont actuellement les principaux clients du pétrole iranien.

Autre élément notable – omis toutefois par nombre d’agences de presse et journaux occidentaux – le ministre du Pétrole iranien a également annoncé un des plus importants objectifs dans le développement de l’industrie pétrolière iranienne : à savoir, l’exploitation du gisement gazier de South Pars situé dans le golfe Persique.

Un dossier extrêmement stratégique au niveau géopolitique, dont nous nous étions fait l’écho à moult reprises, et dont l’importance se voit accrue alors que l’Iran partage ce gisement avec le Qatar, dont la capitale accueillera le 17 avril prochain une réunion des principaux pays exportateurs de pétrole, membres ou non de l’OPEP en vue de tenter de trouver un consensus sur le gel de la production de pétrole au niveau actuel.

Sources : AFP, Bloomberg, Sputniknews

Elisabeth Studer – 4 avril 2016 – www.leblogfinance.com


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