Pierre et Vacances: le retard de Villages Nature plombe les comptes annuels

Patricia Damerval, directrice générale adjointe aux Finances de Pierre et Vacances, à Paris 24 novembre 2016.-AFP/ERIC PIERMONT Patricia Damerval, directrice générale adjointe aux Finances de Pierre et Vacances, à Paris 24 novembre 2016.-AFP/ERIC PIERMONT

Les surcoûts liés aux retards du projet Villages Nature, gigantesque complexe touristique qui vient d’ouvrir près de Disneyland Paris, ont plombé les comptes annuels du groupe Pierre et Vacances, qui évoque un effet « ponctuel et exceptionnel ».

C’est sur une perte nette de 56,7 millions d’euros, contre -7,5 millions un an plus tôt, que le groupe qui possède notamment les marques Pierre et Vacances, Adagio et Center Parcs, a bouclé en septembre son exercice décalé.

« Il s’agit d’un effet ponctuel et exceptionnel, en termes d’occurrence et de montant », a affirmé Patricia Damerval, directrice générale adjointe aux Finances.

Villages Nature, qui se revendique première destination éco-touristique d’Europe, a été co-développé par Pierre et Vacances-Center Parcs et le groupe Euro Disney, pour un investissement initial de quelque 360 millions d’euros.

Conçu comme une cité végétale autour d’un lagon à ciel ouvert, ce village-vacances géant a ouvert en septembre et propose près de 900 cottages pour des weekends ou des vacances. Une deuxième phase de développement prévoit la construction de 250 cottages supplémentaires.

En raison d' »erreurs de conception et de passages de marché », le chantier, « qui devait être initialement livré en avril 2016 », a subi des retards et a généré « un allongement de la durée » des travaux et « pas mal de surcoûts », a souligné Mme Damerval.

Mais « les réservations pour Villages Nature fonctionnent très bien, notamment auprès de la clientèle étrangère. Et quand on aura atteint un rythme de croisière, d’ici cinq ans, le site devrait nous rapporter 75 millions d’euros de chiffre d’affaires », a-t-elle assuré.

– Succession ouverte –

Hors Villages Nature et hors impact du remboursement d’obligations convertibles de type Ornane (émises en 2014), le groupe aurait affiché un bénéfice net de plus de 8 millions d’euros, soit son premier exercice dans le vert depuis cinq ans, a précisé Patricia Damerval.

Au total, le résultat opérationnel courant du groupe progresse de 53%, à 49,7 millions d’euros hors effet Villages Nature. Une fois cet effet pris en compte, il plonge dans le rouge de 37,3 millions.

Les ventes annuelles s’affichent pour leur part en progression de 5,8%, à 1,5 milliard d’euros, grâce notamment aux bonnes performances des locations dans l’ensemble des destinations touristiques.

Pierre et Vacances-Center Parcs ne donne pas de perspectives chiffrées pour son nouvel exercice mais l’état des réservations « conforte un objectif de croissance des activités touristiques à données comparables », selon le groupe.

Mardi soir, le groupe avait également annoncé que son PDG et fondateur, Gérard Brémond, 80 ans, avait lancé le processus de nomination au poste de directeur général de son fils, Olivier Brémond, 55 ans. Si le conseil d’administration donne son aval à cette proposition, Olivier Brémond secondera son père à partir de septembre.

« C’est une bonne nouvelle qui offre une bonne perspective » pour le groupe, a commenté mercredi Gérard Brémond devant des journalistes. « Il (Olivier Brémond) ne le fait pas par devoir, il est enthousiaste. On va faire un duo très intéressant et l’idée n’est pas que je me retire sur l’Aventin », a-t-il tenu à souligner.

Pierre et Vacances-Center Parcs, numéro un européen des résidences de loisirs qui vient de fêter ses 50 ans, rappelle que le « contrôle familial » du groupe a été « maintenu après sa cotation à la Bourse de Paris ». En 2015, il a noué un partenariat stratégique avec le géant chinois HNA, qui est entré au capital du groupe français à hauteur de 10%.

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