Politique : Le Royaume-Uni ne sera pas un « Etat vassal » de l'UE, affirme David Davis

LONDRES, 24 janvier (Reuters) – Le ministre britannique chargé de la sortie de l’Union européenne, David Davis, a défendu mercredi devant des parlementaires britanniques la pertinence d’une période de transition post-Brexit, rejetant l’idée selon laquelle le Royaume-Uni serait alors un « Etat vassal » des Européens.

Les relations entre Londres et l’UE « auront exactement la même apparence » durant cette période, qui doit permettre de s’adapter aux effets du divorce et dont le gouvernement britannique espère qu’elle durera deux ans.

Cette phase devrait faire l’objet d’un accord d’ici la fin du mois de mars, a espéré David Davis, qui s’exprimait devant les membres de la commission parlementaire sur le Brexit.

Elle inquiète les partisans les plus fervents du Brexit, qui y voient une « vassalisation » du Royaume-Uni, selon l’expression du député conservateur Jacob Rees-Mogg, qui siège au sein de cette commission.

Ce dernier a ajouté mercredi que la sortie britannique de l’UE n’existerait que sur le papier et que le Royaume-Uni continuerait de financer le bloc européen et d’appliquer ses règles, demeurant membre « de facto » de l’UE deux années supplémentaires.

Le divorce est fixé au 29 mars 2019. Mais Rees-Mogg et les « Brexiters » s’émeuvent qu’après cette date, leur pays reste sous la juridiction de la Cour de justice de l’Union européenne durant la durée de la transition. Ils y voient une trahison des promesses de campagne du référendum du 23 juin 2016, où il était question de permettre au Royaume-Uni de « reprendre le contrôle » de son avenir.

Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique, a lui-même évoqué ce risque de « vassalisation » à la mi-décembre dans la presse britannique.

David Davis a rejeté cette présentation. « Nous allons procéder à une transition pour passer d’un Etat à un autre. Vous pouvez le nommer comme bon vous semble, mais pas vassal », a-t-il dit.

« Je suis tranquille pour ce qui est de la transition, parce que mon souci premier, c’est la relation future (ndlr, entre le Royaume-Uni et l’UE) », a-t-il ajouté. « C’est cela qui compte, c’est à cela que les gens réfléchiront, c’est sur cela qu’ils nous jugeront dans dix, vingt ou trente ans », a poursuivi Davis.

La Grande-Bretagne ne cherchera pas à harmoniser ses réglementations avec l’Union européenne après son départ du bloc communautaire, mais visera plutôt une « équivalence des résultats », a par ailleurs déclaré le ministre.

« Il y a sans aucun doute un élan parmi certains pays du continent et de la part de la Commission pour essayer d’échanger la liberté réglementaire contre l’accès au marché », a-t-il déclaré.

« Notre stratégie pour y faire face est de dire que nous chercherons l’équivalence des résultats dans certains domaines, mais pas l’harmonisation, autrement on pourrait tout aussi bien y rester ». (Elizabeth Piper et William James; Claude Chendjou et Henri-Pierre André pour le service français)

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