Politique : Les effets du « shutdown » aux Etats-Unis

CHICAGO, 20 janvier (Reuters) – Le gouvernement fédéral américain se retrouve officiellement à court d’argent ce samedi après l’échec des négociations entre républicains et démocrates.

Alors que la Chambre des représentants avait adopté jeudi une proposition de loi écartant jusqu’au 16 février cette situation de « shutdown« , il a manqué dix voix au Sénat pour que le texte passe.

Pour la première fois depuis 2013, le gouvernement fédéral va devoir fermer des dizaines d’agences à travers le pays et suspendre le versement des salaires de centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux « non-essentiels ».

Le « shutdown » d’octobre 2013, sous la présidence de Barack Obama, avait duré 16 jours et plus de 800.000 fonctionnaires et agents fédéraux avaient été mis en congé d’office.

ARMEE: Le département de la Défense a annoncé vendredi que le « shutdown » n’aurait aucun impact sur les interventions en cours en Afghanistan, en Irak et en Syrie.

Le Pentagone précise que le statut des 1,3 million de militaires en service actif restera inchangé. En revanche, les personnels civils « non-essentiels » seront mis en congé.

En cas de crise prolongée, les opérations de maintenance de la flotte de la Navy pourraient être menacées et les avions de guerre cloués au sol.

Pour ce qui est des anciens combattants, les hôpitaux et structures dédiées resteront ouverts et les pensions seront versées. En revanche, certains services (formation, recours juridique) seront retardés.

JUSTICE: Moins de 10% des 115.000 employés dépendant du département de la Justice devraient être concernés, les 95.000 autres étant considérés comme « personnels essentiels ».

Les tribunaux fédéraux, y compris la Cour suprême, disposent des budgets nécessaires pour fonctionner normalement pendant trois semaines environ.

FISC: En 2013, les services fiscaux de l’Internal Revenue Service (IRS) avaient mis en congé d’office 90% de leurs agents. S’en était résulté des retards de remboursements d’impôts d’un montant total de l’ordre de 4 milliards de dollars, selon les services budgétaires de la Maison blanche.

SUPERVISION FINANCIERE: La Securities and Exchange Commission (SEC), le « gendarme des marchés », se finance elle-même en prélevant des commissions auprès du secteur financier, mais son budget est fixé par le Congrès. La SEC n’a pas précisé à ce stade quels seraient ses plans pour s’adapter à la situation.

La Commodity Futures Trading Commission, chargée de surveiller les marchés de produits dérivés, a annoncé elle qu’elle mettrait en congé 95% de ses employés avec la possibilité d’en faire revenir en cas de situation d’urgence.

MAISON BLANCHE: Plus de 1.000 des 1.715 employés au siège de la présidence seront mis en congé. Les activités de Donald Trump ne seront pas concernées; son déplacement la semaine prochaine à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial est maintenu.

PARCS NATIONAUX ET SITES TOURISTIQUES: L’administration Trump entend maintenir les parcs nationaux ouverts. En 2013, le précédent « shutdown » avait contraint à les fermer, privant l’administration de 750.000 visiteurs par jour pour un manque à gagner estimé à 500 millions de dollars.

De même, plusieurs sites touristiques majeurs à Washington pourraient rester ouverts, comme les musées du Smithsonian, Lincoln Memorial, la Bibliothèque du Congrès et les Archives nationales.

SANTE: En 2013, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avait dû suspendre son programme de surveillance de la grippe. Aucune menace de ce type cette année, a déclaré un responsable des CDC.

INSPECTIONS SANITAIRES: Les inspecteurs dépendant du département de l’Agriculture poursuivront leur travail. En revanche, la publication de statistiques pourrait être perturbée comme en 2013. (Henri-Pierre André pour le service français)

Investir – Toute l'info des marchés – Les Echos Bourse