Pourquoi Apple renoue (enfin) avec l’esprit visionnaire de Steve Jobs

La keynote d’Apple a donc eu son lot de surprise. Et une nouvelle fois, tout a démarré à partir du fameux « one more thing » repris comme un héritage par Tim Cook. Cette phrase symbole de Steve Jobs a effectivement lancé la nouvelle révolution de la firme à la pomme, l’Apple Watch, la première depuis l’iPad en 2010. Il était grand temps diront les plus critiques. Il faut dire que depuis la mort de son gourou-fondateur, le groupe de Cupertino a plutôt eu tendance à surfer sur la vague de son succès plutôt que de chercher à faire sauter les barrières. 

Ce nouveau produit propulse Apple dans l’ère des objets connectés, un marché qui connaît son véritable démarrage en ce mois de septembre.  Les annonces de l’IFA, le grand salon de l’électronique grand public de Berlin, l’ont prouvé la semaine passée. Tous les grands constructeurs se sont jetés tête baissée dans la mêlée, en espérant être celui qui parviendra à en tirer le plus de bénéfice.

L’Apple Watch sortira en 2015

Apple semble être désormais celui qui surfera le mieux sur cette vague puisqu’à ce jour, il propose le produit le plus abouti en termes d’écosystème. Et c’est sa grande force. C’est ce qui le différencie des autres. Apple a encore prouvé ce soir qu’il est le seul à pouvoir proposer « une expérience totale, intégrée et qui va au-delà du produit et de son design », comme le déclarait Thomas Husson, analyste chez Forrester peu avant la conférence. 

Propose-t-il pour autant ce soir la killer App, celle qui va donner le là sur le marché des « wearables » ? Pas vraiment, il ne fait que faire mieux que ses petits camarades en jouant sur les notifications, la santé, le sport, les petites applications ludiques mais inutiles… 

Il lui reste certes encore un peu de temps pour développer les services qui tuent, avant la commercialisation de son Apple Watch prévue pour 2015, sans plus de précision. Mais avant le « one more thing », Tim Cook nous a fait un « Je vous ai compris » très gaullien. Bien entendu, ce message était subliminal et s’adressait au marché asiatique en général et aux Chinois en particulier.

Un écran plus grand, mais une main suffira

En annonçant un iPhone 6 de 4,7 pouces et un iPhone 6 Plus de 5,5 pouces, Apple ne fait que répondre à la demande croissante pour les grands écrans, notamment dans les pays émergents. Difficile de continuer à se fermer des marchés juteux avec des appareils affichant 4 pouces. Pour Axel Droin, senior manager chez Eleven, « ils bougent la taille de leur hardware pour s’adapter aux usages ». 

Et ce n’est pas rien. Apple a osé s’asseoir sur un des fondements de la maison à la pomme. Son fondateur n’avait-il pas déclaré qu’un smartphone devait être pilotable d’une seule main ? Difficile à faire avec un 5,5 pouces… Et pourtant, durant la keynote, Phil Schiller a tenté de rassurer les adeptes des tables de Jobs, en indiquant que tout avait été optimisé pour pouvoir piloter la machine d’une seule main. 

Payer avec son doigt

Sur le plan technique, pas de grande révolution dans les deux iPhone. Il convient là encore parler d’évolution logique des précédents modèles. Et face à la concurrence, l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus ne parviennent pas à provoquer la culbute. Il faudra voir à l’usage. Mais il est un service qui constitue là encore une sérieuse avancée : Apple Pay, le système de paiement « d’un simple effleurement du doigt », sur la Touch ID de son smartphone. Le smartphone devient la carte bancaire du futur que l’on déverrouille via le lecteur d’empreinte digitale. Une simplicité enfantine… 

Un service qui sera également disponible sur l’Apple Watch. La révolution des services est en marche. Et le groupe californien compte bien rendre son écosystème incontournable pour quelques années encore. La distribution gratuite de l’album de U2 aux 500 millions d’utilisateurs d’iTunes en est une autre preuve… 


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