Pourquoi Dell mise sur les start-up françaises de demain

Les start-ups sont-elles le modèle de demain ? C’est en tout cas celui sur lequel parie Dell en lançant officiellement son Center for Entrepreneurs mardi 8 juillet en France, un programme d’accompagnement entrepreneurial pour les jeunes pousses. Avec une idée simple : leur fournir les infrastructures matérielles et l’expertise nécessaire pour accélérer leur développement.

En novembre dernier, lorsque Michael Dell a racheté 86% de l’entreprise qu’il a fondé 30 ans plus tôt, le PDG du 3e fabricant mondial de PC a déclaré à l’ensemble de ses salariés:  « bienvenue dans la plus grande start-up du monde! ». 

L’esprit start-up fait partie de l’ADN de la 46e fortune mondiale selon Forbes. Ce dernier vient d’ailleurs d’être nommé ambassadeur de l’entreprenariat auprès des Nations-Unies. C’est dire si le patron de 49 ans a ça dans le sang.  Et il entend l’insuffler à ses troupes en créant le Center for entrepreneurs d’abord aux Etats-Unis.

L’initiative a depuis été reprise au Royaume-Uni, en Irlande et débarque maintenant dans l’Hexagone. Pour Stéphane Reboud, le directeur général France de la division PME et Grand Public chez Dell, elle permet de répondre au « besoin de renouveau des salariés en insufflant une nouvelle dynamique. C’est une bouffée d’énergie  et ça leur fait du bien ». Au total 80 personnes au sein du groupe en France se prête bénévolement au jeu, 30 sur le site parisien et 50 à Montpellier où l’initiative a germé. 

25 start-up sélecionnées

Le Center for Entrepreneurs travaille pour le moment avec 25 start-up, via un programme ouvert à tous les business model. « Il n’y a pas de profil type. Nous sommes ouverts à tous les types d’entrepreneurs. Nous n’accompagnons que les volontaires », précise Stéphane Reboud.

Dehorslespetits.fr, Matooma, Soledge, Octipas, Nadra, Smarterparis, Chèque Santé, BedyCasa… Toutes y ont trouvé leur compte, notamment lors de trois speed consulting organisés entre Montpellier et Paris. Selon Pierre d’Hauteville, responsable stratégie marché et concurrence, ces rendez-vous ont permis de « partager des ressources, offrir de la visibilité réseau et faciliter l’accès aux technologies de pointe et à l’expertise » de Dell.

La start-up Smarterparis qui entend révolutionner les guides touristiques sur smartphones, reconnaît avoir ainsi eu des retours enrichissants sur son projet, tout en maintenant un contact régulier avec son « coach » pour le faire évoluer. La jeune société espère également bénéficier de l’expérience anglo-saxonne du géant de l’informatique, pour toucher une clientèle étrangère. Matooma indique pour sa part que Dell lui a donné accès à son Data Center pour tester ses solutions. Tous évoquent le côté rassurant de ce coaching, le suivi prodigué sur le long terme et quasi-quotidien. Avec le coup d’accélérateur que cela représente.

Un club pour la crème de la crème 

Lorsque l’on évoque les motivations de Dell dans cet investissement auprès des start-up, Stéphane Reboud souligne qu’il ne s’agit aucunement de vendre des solutions développées, « même si cela s’inscrit en corollaire ». Selon lui, « le business de demain s’inscrit dans l’économie solidaire ».

« Dell croit dans les PME », ajoute le directeur général. Et puis « nous proposons une façon différente de travailler et d’accompagner les entreprises », ajoute-t-il. Le Center for entrepreneurs est ainsi vu comme un club d’ambassadeurs prestigieux pour la marque, son management et son image.

Pour le moment, Dell ne met pas de billes financières dans les projets qu’il soutient. C’est le rôle de Dell Venture Capital qui officie avant tout aux Etats-Unis. Mais le groupe France travaille pour le faire intervenir dans des projets qui pourraient lui tenir à cœur.

Le Center for Entrepreneurs possède d’ailleurs un « Club des fondateurs » qui regroupe 7 à 8 projets au potentiel explosif. La crème de la crème en quelque sorte, avec des solutions innovantes. On y retrouve Matooma, Nelis ou Authentication Industries. La première travaille sur les objets connectés et le M2M (Machine to Machine) pour faire communiquer les objets électroniques entre eux, la seconde sur des logiciels de gestion de contacts et de fichier client et la troisième sur la sécurisation des informations et des marques pour lutter contre la contrefaçon. Des univers proches de celui de Dell. Et qui pourrait bien un jour avoir le soutien financier du groupe informatique. Forcément. 


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