Pourquoi des élus parisiens veulent la peau du périph’

Le périphérique parisien survivra-t-il aux élections municipales? Gaspard Gantzer, l’un des candidats à l’Hôtel de ville, a fait sauter un tabou en érigeant sa suppression totale en mesure phare de son projet pour la capitale. Anne Hidalgo, pourfendeuse de la voiture au cœur de Paris est également favorable à une refonte de cette rocade embouteillée, longue de 35 km et empruntée chaque jour par 1,2 millions d’automobilistes (soit 40% du trafic parisien). Car, le périphérique, qui marque physiquement la frontière en Paris et sa banlieue, serait devenu, selon ses détracteurs, anachronique.

« Paris est la seule métropole au monde à avoir un barreau autoroutier à 5 km de son centre. Les autres villes, Budapest, Barcelone, Séoul, Boston s’en sont débarrassées », plaide Gaspard Gantzer. « Aujourd’hui, tout le monde a conscience de la pollution de l’air et des nuisances sonore que le périphérique engendre », abondent les élus parisiens Laurence Goldgrad et Eric Azière, respectivement présidente et rapporteur d’une mission d’information pour la mairie de Paris sur la question. 

Sentant le sujet monter, Anne Hidalgo regarde avec attention les travaux d’un groupe d’élus de la capitale, chargés de plancher jusqu’au mois prochain sur l’avenir du périph’. Si une suppression n’est pas à l’ordre du jour, les élus travaillent sur un scénario en plusieurs temps qui aboutirait in fine à une profonde transformation de cette autoroute périurbaine construite en 1974.  

Réduction des voies, de la vitesse…

Parmi les premières pistes dévoilées par Le Parisien, qui pourraient être mises en œuvre d’ici les JO 2024, l’abaissement de la vitesse du périphérique à 50 km/h contre 70 km/h aujourd’hui. Objectif, réduire la pollution et le bruit, notamment pour les 200.000 habitants qui vivent à moins de 200 mètres de l’axe routier. 

Dans un second temps, les élus envisagent la réduction du nombre de voies. De quatre à cinq voies aujourd’hui, deux seraient finalement allouées aux véhicules classiques. Une dernière pourrait être conservée, mais seulement pour les transports en commun, les véhicules propres et aux adeptes du co-voiturage.

La troisième étape envisagée par les élus parisiens serait de faire à terme du périphérique un boulevard comme les autres, avec des feux tricolores et des passages piétons (d’ici à 2040). Ils misent à la fois sur une baisse globale du trafic, les alternatives offertes par la mise en service super métro de 200 km du Grand Paris Express, et un report des voitures sur la francilienne A86. La mission d’information rendra son rapport en mai et devra ensuite faire adopter ses préconisations au Conseil de Paris. 

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