Ces derniers mois ont été le témoin d’une augmentation de 42% des défaillances d’entreprises, marquant un retour à la normale après la fin du « quoi qu’il en coûte ». Tentons de comprendre les raisons derrière cette tendance.
L’augmentation de 42% du nombre de défaillances d’entreprises au cours des 12 derniers mois, comparée à la même période de l’année précédente, a fait s’éloigner le cap des 50 000 défaillances annuelles. Pourtant, ce soudain essor n’a rien de surprenant. Il résulte d’un choix budgétaire émanant du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a mis fin à la politique du « quoi qu’il en coûte », jugée trop onéreuse pour les finances publiques.
Ainsi, alors que les entreprises fragiles ont pu bénéficier d’un soutien exceptionnel sous forme de chômage partiel, de prêts garantis par l’État et de report de charges fiscales durant les moments critiques de la crise sanitaire, elles ont commencé à péricliter dès que cet appui exceptionnel a été retiré. Un retour progressif à la situation d’avant la crise Covid est en cours, avec plus de 50 000 défaillances d’entreprises par an.
La forte augmentation des faillites dans le secteur de la restauration est en réalité un retour à la normale. Les chiffres montrent des disparités sectorielles, avec des résistances accrues dans certains domaines tandis que d’autres subissent des faillites plus fréquentes qu’en 2019. Par exemple, le secteur des médias (production audiovisuelle, presse, cinéma, télécoms) ainsi que les entreprises financières, y compris les courtiers en crédits immobiliers, sont touchés.
Cependant, le secteur agricole enregistre moins de faillites qu’en 2019, grâce à des prix de vente plus élevés qui génèrent des marges suffisantes pour compenser les coûts. Les micro-entreprises ont également connu une résilience supérieure grâce à leur faible niveau de charges récurrentes et à l’absence de remboursements de prêts.
En dépit des 50 000 défaillances annuelles, la France enregistre chaque année environ un million de créations d’entreprise, illustrant une tendance remarquable. L’essor des créations d’entreprises révèle un avant et un après Covid, avec un passage du cap des 600 000 à 800 000 créations annuelles à un million depuis la période post-confinement.
