Première pour la banque des Brics : approbation d’un ensemble de prêts

Une première ! La Nouvelle banque de développement (NDB), nouveau bailleur de fonds multilatéral mis en place par les BRICS vient d’approuver son premier volet de prêts. D’un montant total de 811 millions de dollars (719 millions d’euros), ce dernier est destiné à des projets d’énergie renouvelable dans quatre de ses pays membres.

Le nouvel établissement financier, installé à Shanghai (Chine) depuis février, a été lancé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – appelés conjointement les BRICS – comme « une alternative au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM) dominés par les Etats-Unis ».

Les projets retenus dans le premier groupe approuvé par la banque comprend quatre projets distincts, au Brésil, en Inde, en Chine et en Afrique du Sud. Le porte-parole de la NDB ajoutant dans un courriel que de nombreux autres nouveaux projets étaient dans les tuyaux, dont des projets russes. « Ils se trouvent à des stades variés d’examen ou d’évaluation », a-t-il précisé sans toutefois fournir de plus amples détails.

Rappelons que la Chine a joué un rôle prépondérant dans la création de la NDB, laquelle est dotée d’un capital de 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros). Via la mise en place de cette nouvelle structure Pékin souhaite redéfinir l’architecture financière internationale, que la conjoncture économique mondiale met à la peine.

L’institution, dont la vocation est de financer des grands travaux d’infrastructure, entend renforcer les coopérations financières entre les BRICS. Ces derniers représentent 40% de la population mondiale et un cinquième du PIB de la planète.

C’est en avril 2013 que les économies émergentes des BRICS ont dévoilé la création d’une nouvelle banque de développement, dont l’objectif prioritaire est de mettre fin au monopole détenu par les institutions occidentales.  L’annonce avait été faite à l’occasion de la rencontre des ministres des finances des pays du BRICS à Durban, en Afrique du Sud, pour l’ouverture du cinquième sommet des pays du BRICS.

A cette occasion, Pravin Gordhan, ministre des finances de l’Afrique du Sud avait affirmé que des progrès importants avaient été réalisés dans la mise en place de ce qui apparaissait déjà comme un établissement financier de taille à rivaliser avec la Banque Mondiale. Le président sud-africain Jacob Zuma avait quant à lui déclaré : “Il y a peu de temps nous avons discuté de la formation d’une banque de développement… Aujourd’hui nous sommes prêts à la lancer ».

La banque des BRICS souhaite présenter une solution alternative au système bancaire dominant composé des institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI).

La nouvelle banque devrait fournir une réserve collective de devises étrangères ainsi qu’un fond visant à financer des projets de développement des économies émergentes et sous développées.

Dans le cadre de cet accord, les deux économies les plus puissantes, le Brésil et la Chine, ont accepté de retirer près d’un quart de leurs échanges commerciaux de la zone de dollar US.

La banque devrait fonctionner en priorité avec des devises nationales, l’utilisation d’une monnaie unique – sous entendu le yuan chinois –  n’étant pas à l’ordre du jour lors de sa création tout du moins.

Selon les pays membres du BRICS, l’équilibre global des pouvoirs était jusqu’à présent irréalisable, compte-tenu du poids des institutions telles que la BM, le FMI et le Conseil de Sécurité des Nations Unies en matière d’économie globale.

Sources : AFP, Press TV

Elisabeth Studer – 17 avril 2016 – www.leblogfinance.com

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