Qatar : fusion de Qatargas et Rasgas en vue de bâtir un leader mondial du GNL

Le Qatar, premier producteur et exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG), a annoncé dimanche qu’il allait fusionner ses deux géants gaziers, Qatargas et Rasgas, en vue d’en faire « un véritable opérateur mondial d’énergie ».

Saad Sherida al-Kaabi, le patron de la compagnie publique Qatar Petroleum, a précisé que cette fusion prenait effet immédiatement et que d’ici douze mois les deux géants allaient se transformer en une seule unité appelée Qatargas. Selon lui, l’opération devrait permettre de bâtir « un opérateur énergétique mondial vraiment unique en termes de taille, de service et de fiabilité ». Il estime par ailleurs que la fusion permettrait d’économiser « des centaines de millions de dollars ».

Dans sa forme actuelle, Qatargas, fondée en 1984, est le plus grand producteur de LNG dans le monde. Rasgas, créé en 1993, ne détient quant à lui aucun actif mais supervise et gère toutes les opérations de LNG dans cet émirat du Golfe, riche en hydrocarbures. Suivant le modèle de Qatargas, l’entreprise est principalement détenue par la Qatar Petroleum, avec des participations minoritaires étrangères. Elle possède des accords de distribution du GNL à long terme, notamment avec la Korea Gas Corporation.

Les deux compagnies ont elles-mêmes des co-entreprises avec des géants pétroliers comme Exxon Mobil, Total et Shell. Des représentants de ces majors pétrolières étaient présents à la conférence de presse durant laquelle la fusion a été annoncée.

Le 1er 0ctobre dernier, Qatargas et la société pakistanaise Global Energy Infrastructure Limited (GEIL) ont signé, à Islamabad, un contrat de vente et d’achat de GNL sur 20 ans lors d’une cérémonie organisée par le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif. Quelques jours après, le 19 octobre, la société a annoncé la signature d’un contrat de convention d’achat de GNL de cinq ans avec Petronas LNG UK Limited (Pluk).

Cette fusion de Qatargas et Rasgas intervient au moment où les autorités de Doha tentent de faire face à une nouvelle tendance baissière des prix des hydrocarbures. L’émirat est désormais confronté à un déficit budgétaire de plus de 11,3 milliards d’euros en 2016, le premier en 15 ans.

Membre de l’Opep, le Qatar produit quelque 700.000 à 800.000 barils par jour (bj). Il détient des troisièmes réserves mondiales de gaz après la Russie et l’Iran. Sa production de LNG s’est élevée à 129,87 milliards de m3 en 2015.

A noter en fin que Doha accueille le siège du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), lequel compte 12 membres.

Sources : AFP, Wikipedia

Elisabeth Studer – 11 décembre 2016 – www.leblogfinance.com

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