Quand Banque Mondiale et FMI se voient concurrencer par la nouvelle banque des pays du BRICS

Si l’affaire avait somme toute fait peu de bruit à l’époque, revenons un instant, à la faveur de la bataille que mènent actuellement Chine et Banque Mondiale pour financer les infrastructures d’exportations des matières premières du Mali et du Sénégal, sur les conséquences de la mise en place de la nouvelle banque des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Laquelle pourrait  rapidement être capable de concurrencer la Banque Mondiale et le FMI, permettant ainsi aux pays qui lui sont associés d’obtenir la main-mise sur les ressources de la planète.

C’est en avril 2013 que les économies émergentes des BRICS ont dévoilé la création d’une nouvelle banque de développement, dont l’objectif prioritaire est de mettre fin au monopole détenu par les institutions occidentales.  L’annonce avait été faite à l’occasion de la rencontre des ministres des finances des pays du BRICS à Durban, en Afrique du Sud, pour l’ouverture du cinquième sommet des pays du BRICS.

A cette occasion, Pravin Gordhan, ministre des finances de l’Afrique du Sud avait affirmé que des progrès importants avaient été réalisés dans la mise en place de ce qui apparaissait déjà comme un établissement financier de taille à rivaliser avec la Banque Mondiale. Le président sud-africain Jacob Zuma avait quant à lui déclaré : “Il y a peu de temps nous avons discuté de la formation d’une banque de développement… Aujourd’hui nous sommes prêts à la lancer ».

La banque des BRICS souhaite présenter une solution alternative au système bancaire dominant composé des institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI).

La nouvelle banque devrait fournir une réserve collective de devises étrangères ainsi qu’un fond visant à financer des projets de développement des économies émergentes et sous développées.

Dans le cadre de cet accord, les deux économies les plus puissantes, le Brésil et la Chine, ont accepté de retirer près d’un quart de leurs échanges commerciaux de la zone de dollar US.

Chacun des cinq pays membres du BRICS devrait contribuer à une hauteur de 10 milliards de dollars au lancement de la banque de développement, plusieurs années étant nécessaires pour sa mise en œuvre opérationnelle.

La banque devrait fonctionner en priorité avec des devises nationales, l’utilisation d’une monnaie unique – sous entendu le yuan chinois –  n’étant pas à l’ordre du jour. Elle devrait rentrer en action dans le cadre d’accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux.

Selon les pays membres du BRICS, l’équilibre global des pouvoirs est actuellement irréalisable, compte-tenu du poids des institutions telles que la BM, le FMI et le Conseil de Sécurité des Nations Unies en matière d’économie globale.

Sources : Press TV

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 23 février 2014


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