Retraite des députés : nouveau régime gravé dans le marbre, « à terme » 10 millions d'économie par an

Le bureau de l’Assemblée nationale a gravé dans le marbre mercredi la fin du régime spécial de retraite des députés, qui devrait, « à terme », engendrer environ 10 millions d’euros d’économies par an, ainsi que l’alignement sur le droit commun de leur allocation chômage.

La réunion du bureau, plus haute instance collégiale de l’Assemblée, « a notamment été dédiée à la traduction juridique et technique des premières réformes actées dès sa réunion du 2 août », a indiqué la présidence de l’Assemblée dans un communiqué.

Il s’agit de « la fin du régime spécial de retraite des députés et l’alignement de l’allocation de fin de mandat (chômage ndlr) sur le régime de droit commun de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) », qui seront mises en œuvre à compter du 1er janvier 2018.

Promesse du candidat Emmanuel Macron, la suppression du régime spécial de retraite, déjà réformé en 2010, devrait dégager « à terme » une économie « voisine de dix millions d’euros par an », selon un compte-rendu du bureau. Les conditions de retraite des députés seront celles de la fonction publique.

Ces économies « pour le long terme », lorsque les députés en fonction feront valoir leurs droits à la retraite, « ne se rattachent pas à un plan d’économies », a souligné la présidence.

Sur la réforme du régime d’aide au retour à l’emploi, il n’y aura « pas forcément d’économies à la clef », a-t-on ajouté de même source, car « certes le régime actuel est avantageux pour certains élus mais pas pour tous ».

Le bureau a également discuté du remboursement des frais de mandat des députés, suite au vote en août de la loi de moralisation de la publique, qui prévoit un nouveau régime pour les frais de mandat parlementaire (IRFM).

« De premières orientations ont été présentées sur les règles de prise en charge et de contrôle des frais », mais le bureau n’a pas tranché à ce stade. « Une décision collective » sera prise lors du prochain bureau, le 29 novembre, selon la présidence.

« Cette réunion a aussi été l’occasion de réaffirmer la méthode de travail en matière de réformes », a indiqué la présidence, évoquant les sept groupes de travail transpartisans installés depuis la rentrée par François de Rugy.

Selon une source parlementaire, « l’opposition a fait part de sa surprise et de son désaccord après les articles de presse » sur les nouvelles pistes d’économies, après les déclarations du premier questeur LREM Florian Bachelier. Un membre de l’opposition a affirmé que « le seul habilité à se prononcer dans la presse avant un bureau était le président de l’Assemblée ».

Clémentine Autain (LFI), membre du bureau, a critiqué pour sa part François de Rugy et la majorité LREM pour « une forme de bricolage qui alimente à ses yeux un anti-parlementarisme » avec des réformes « au coup par coup » et la « très grande usine à gaz » des groupes de travail.

Cette « Insoumise » a aussi dénoncé la piste consistant à confier le contrôle des frais de mandat à un cabinet privé.

Actualité économique sur cbanque.com