Tendance boursière : Une année faste pour les Bourses, pas pour le dollar

par Trevor Hunnicutt

29 décembre (Reuters) – Les marchés financiers bouclent 2017 sur une note positive, l’amélioration de la croissance mondiale ayant stimulé les bénéfices des entreprises et les cours des matières premières sans pour autant provoquer d’envolée inflationniste qui aurait contraint les banques centrales à hausser le ton.

L’indice MSCI Monde, qui couvre les marchés boursiers de 47 pays, a atteint vendredi un nouveau record à 514,99 et il progressait encore en fin de journée de 0,1% à 514, en route pour un 14e mois consécutif de hausse – là aussi du jamais vu.

Sur l’année, sa progression a atteint 22%, soit un gain de capitalisation de plus de 8.000 milliards de dollars.

Les marchés émergents ont mené le mouvement avec un gain global de 34%. Hong Kong a pris 36%, la Corée du Sud 22%, l’Inde 28% et la Pologne 27% en devises locales.

L’indice Nikkei à Tokyo comme le S&P à Wall Street ont pris autour de 20%, bien davantage que le Stoxx 600 européen qui a gagné 7,7%.

A Paris, le CAC 40 s’est adjugé 9,5% en 2017.

Sur 73 Bourses que suit la société de gestion CommSec, 64 ont fini l’année en hausse, observe son chef économiste Craig James.

« S’agissant des perspectives, la question sera de savoir si les prix et les salaires resteront sages, ce qui permettrait aux banques centrales de conserver leurs politiques monétaires favorables », explique-t-il.

« La mondialisation et la révolution technologique ont fortement contribué à maintenir l’inflation basse. Pour faire court, le consommateur peut acheter partout et quand il veut. »

Michael Metcalf, responsable de la stratégie mondiale chez State Street, se montre toutefois prudent pour le début de l’année prochaine. « Le cadre économique général tel que mesuré par les enquêtes sur la confiance des ménages et des entreprises semble de plus en plus favorable mais les investisseurs garderont à l’esprit que ces éléments positifs sont déjà largement intégrés dans les cours », avertit-il.

L’EURO EN HAUSSE DE 14%

L’année a été moins heureuse pour le dollar, qui avait pourtant atteint des pics de 14 ans en janvier sur la promesse d’une politique pro-croissance et pro-inflation de la nouvelle administration américaine et dans la perspective d’une poursuite des hausses de taux de la Réserve fédérale.

La Fed a comme attendu relevé ses taux à trois reprises et le Congrès a voté la semaine dernière la plus importante réforme fiscale aux Etats-Unis depuis les années 1980, mais le billet vert a reculé de 9,7% face à un panier de six autres grandes devises, sa plus forte perte depuis 2003.

L’euro, en hausse de 14% en 2017, en a été le principal bénéficiaire, avec les devises émergentes.

La dépréciation de la monnaie américaine a été une aubaine pour les matières premières libellées en dollars, qui ont aussi profité de la reprise du commerce mondial et d’une demande toujours forte de la Chine.

Du charbon au minerai de fer, toutes les « commodities » ont grimpé avec en vedette le cuivre, soutenu aussi par le développement du marché des voitures électriques.

Le métal industriel se traite à des plus hauts de quatre ans même s’il a cédé un peu de terrain vendredi à environ 7.252 dollars la tonne.

L’or de son côté a gagné plus de 12% à 1.302,58 dollars l’once, sa meilleure performance annuelle depuis 2010, tandis que le pétrole Brent a pris 17%, revenant à son meilleur niveau depuis la mi-2015. (avec Marc Jones et Wayne Cole, Véronique Tison pour le service français)

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