Travail dominical: voici la carte des zones touristiques à Paris

De la porte Maillot à Bercy Village en passant par Haussmann, Saint-Germain, Beaugrenelle et Les Halles, la carte parisienne des zones touristiques internationales (ZTI), prévues par la loi Macron, prend forme. Il y a quelques jours, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, et François Rebsamen, en charge du travail, ont envoyé un courrier à une vingtaine d’organisations syndicales et patronales, ainsi qu’à la mairie de Paris, présentant une délimitation précise de ces zones où les commerces pourront ouvrir le dimanche tout au long de l’année. Elles ont un mois pour donner leur avis après quoi le travail dominical sera autorisé, à condition qu’un accord collectif soit signé par les entreprises.

Douze quartiers (voir carte) sont concernés par ce bouleversement majeur pour la vie économique de la capitale : Saint-Honoré-Vendôme, Les Halles, Marais-République, Saint-Germain, Rennes-Saint-Sulpice, Champs-Elysées-Montaigne, Haussmann, Montmartre, Olympiades, Cour Saint-Emilion-Bibliothèque, Maillot-Ternes et Beaugrenelle. Selon les projections de l’Alliance du Commerce, ce sont plus de 3.000 points de vente qui sont concernés et un potentiel de 8.000 créations d’emploi. Si l’on ajoute les six gares parisiennes, sur le total de la douzaine qui sont autorisées en France (voir doc), mais aussi tous les emplois induits dans la restauration, le transport, l’hôtellerie ou encore la culture, l’impact des zones touristiques internationales devrait être considérable. D’autant que la loi Macron permet désormais au Préfet de Paris d’autoriser l’ouverture de tous les commerces douze dimanches par an contre cinq actuellement.

Les grands gagnants de cette nouvelle donne

Les grands magasins, qui militent depuis des années pour l’ouverture dominicale, devraient être les grands gagnants de cette nouvelle donne. Cinq d’entre eux sont concernés par les futures autorisations dont le Printemps et les Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, la Samaritaine ainsi que le BHV rue de Rivoli. « Ils vont jouer le rôle de locomotive pour l’ensemble des commerces de la zone, affirme Claude Boulle, président exécutif de l’Alliance du commerce qui promet la création de 2.000 postes. L’idée étant de créer des écosystèmes qui mêlent culture, tourisme et shopping. » Et de rappeler que Paris est d’ores et déjà la capitale mondiale en matière de shopping avec 4 milliards d’euros d’achats réalisés annuellement par des touristes non européens, selon les statistiques des services de détaxe.

De même, le commerce alimentaire qui est censé fermer le dimanche, même si de nombreuses enseignes sont dans l’illégalité, va profiter des nouvelles zones touristiques internationales. Monoprix, par exemple, qui compte plus de cent magasins dans la capitale, pourrait en ouvrir une quinzaine au vu de la carte proposée par les ministres de l’économie et du travail. Il faudra cependant que ces commerces, s’ils emploient plus de 11 salariés, négocient un accord collectif « prévoyant des contreparties pour les salariés, en particulier salariales, le dimanche continuant ainsi à ne pas être considéré comme un jour ordinaire », écrivent-ils aux organisations syndicales et patronales. Sur ce plan, la partie n’est pas gagnée. Au sein de la branche Grands magasins, par exemple, la CGT, CGT-FO et la CFDT, qui représentent plus de 81% des suffrages, sont opposées à l’ouverture du dimanche. « Il va falloir entrer dans une discussion de fond et sortir des postures », affirme Claude Boulle. Le montant des compensations, le principe du volontariat, et d’autres mesures sociales pourraient y contribuer.

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