Ukraine : GDF Suez intéressé par une part de gâteau du secteur énergétique ?

Le conflit en Ukraine n’aurait-il pas que des inconvénients pour les multinationales du secteur de l’énergie ? Tel pourrait bien être le cas …. Si l’on pouvait s’attendre à voir la Russie sortir du bois, c’est la France qui tente de placer ses pions dans le pays.

Ainsi, le ministre de l’Economie ukrainien Aivaras Abromavicius a indiqué mercredi que le groupe français GDF Suez avait montré son intérêt pour la privatisation d’une importante compagnie publique d’électricité en Ukraine, sans fournir de plus amples détails.

Lors de la réunion qui s’est tenue entre le ministre ukrainien et Gaz de France, le géant énergétique français s’est dit intéressé par certains actifs électriques en Ukraine. « C’est un intérêt réel, pas seulement indicatif », a tenu à préciser Aivaras Abromavicius lors d’un point presse à Paris, lieu de sa rencontre mercredi et jeudi avec responsables politiques et investisseurs.

La France n’est pas la seule à vouloir une part du gâteau … le ministre indiquant à cet égard que GDF Suez faisait partie d’un consortium – réunissant notamment des investisseurs américains – qui planchait actuellement sur l’opportunité de rachat de l’une des plus grandes compagnies d’électricité d’Ukraine, laquelle demeure publique à l’heure actuelle.

Si l’on en croit Aivaras Abromavicius, le conflit avec la Russie et la situation financière catastrophique du pays ne semblent pas refroidir l’élan des investisseurs. Se voulant résolument optimiste, le ministre a par ailleurs indiqué qu’il pourrait peut-être tester le marché en fin d’année via la vente de quelques actifs publics, et ce, dans le cadre d’un vaste programme de privatisations.

Le gouvernement affirme toutefois que rien ne presse pour mener ce programme à bien et que la priorité est bien de mettre en place un processus transparent pour les privatisations.

Rappelons par ailleurs qu’en juillet 2014, alors que le pays était privé du gaz russe, GDF Suez a conclu un accord pour fournir du gaz à l’Ukraine. « Ce gaz est acheté sur le marché européen et livré à la frontière entre la Hongrie et l’Ukraine », avait alors ajouté Jean-François Cirelli, vice-président du groupe. Tout en précisant qu’il s’agissait de volumes « très limités ».

Durant l’été 2014, le gouvernement ukrainien a validé la liste des entreprises à privatiser dans les prochains mois. Certains redoutant toutefois que cette vente des actifs de l’Etat ukrainien n’aboutisse à une guerre entre oligarques.

L’Ukraine projetait alors de vendre 164 entreprises, parmi lesquelles figuraient en bonne place des entreprises de caractère stratégique, considérées auparavant comme intouchables. Il s’agit tout particulièrement de plusieurs grandes centrales électriques, de l’usine des constructions mécaniques Azovmach, du plus grand producteur d’engrais chimiques Odesski priportovy zavod, et des plusieurs sociétés houillères et agro-alimentaires.

Kiev espère récupérer ainsi 2 milliards de dollars de recettes budgétaires de la privatisation. Selon les autorités ukrainiennes, les entreprises en question pourraient être achetées par d’importants fonds d’investissement.

De nombreux experts reconnaissaient toutefois alors que le moment n’était pas propice à la privatisation. Certains estimant même que seuls les investisseurs prêts à travailler dans une situation de risque politique et économique extrême pourraient acheter des actifs ukrainiens à prix bas en vue de les revendre ultérieurement.

Les investisseurs stratégiques pourraient être en mesure de s’engager sous réserve d’obtenir des garanties politiques sérieuses, délivrées non pas par le gouvernement de Kiev, mais également par les Etats-Unis et l’UE, affirmaient alors parallèlement certains analystes.

Sources : AFP, sputniknews.com

Elisabeth Studer – 25 mars 2015 – www.leblogfinance.com


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