Un rapport préconise d'investir massivement dans les transports

Un rapport sur l’avenir des transports en France remis jeudi 1er février au gouvernement plaide pour la rénovation en priorité des grandes gares, la réalisation de nouvelles lignes ferroviaires, mais par étapes échelonnées sur vingt ans, ainsi que pour l’amélioration de la desserte routière des petites villes.

L’exécutif doit désormais trancher d’ici quelques semaines entre les trois scénarios retenus par le Conseil d’orientation des infrastructures en vue de la rédaction du projet de loi d’orientation des mobilités, qui doit être présenté en avril.

Le scénario le plus économe reviendrait à investir 48 milliards d’euros en vingt ans, permettant d’entretenir a minima le réseau existant, un scénario médian, d’un montant de 60 milliards d’euros, de mener à bien de nouveaux chantiers et un troisième, à 80 milliards d’euros, d’engager une politique ambitieuse – mais coûteuse – en la matière.

Cette dernière hypothèse serait celle « qui insuffle une réelle ambition à notre politique de mobilité et qui répond à l’urgence des attentes de nos territoires », a déclaré dans un communiqué Bruno Cavagné, vice-président du Conseil et président de la Fédération nationale des travaux publics.

L’ex-député socialiste Philippe Duron, qui a dirigé les travaux, a cependant dit à Reuters que le deuxième scénario était convenable. Ce dernier représenterait 600 millions d’euros d’investissements supplémentaires par an. Le Conseil d’orientation, réunissant élus et experts, a été installé en septembre à la suite de la « pause » décidée par Emmanuel Macron dans les grands projets d’infrastructure.

Selon l’exécutif, il manquait en effet dix milliards d’euros dans les caisses de l’Etat sur le quinquennat – sept milliards pour financer les chantiers promis précédemment et trois milliards pour l’entretien du réseau existant.

Mobilités douces

« Le temps des grands projets promis sans vision d’ensemble et sans financement est terminé », a redit la ministre des Transports, Elisabeth Borne, à qui le rapport à été remis. « Il ne s’agit clairement pas de dépenser moins, (…) nous aurons même à investir plus, à mettre davantage de moyens pour nos infrastructures mais l’enjeu est aussi et d’abord d’investir mieux », a-t-elle également déclaré, sans donner plus d’indices sur sa préférence entre les trois hypothèses.

Le Conseil propose notamment de consacrer deux milliards d’euros au cours des dix années à venir pour la desserte des petites villes via la route et plus de neuf milliards d’euros en vingt ans pour l’amélioration des noeuds ferroviaires.

Il suggère également d’investir entre 300 millions d’euros et 400 millions d’euros dans un plan qui aurait pour but d’accélérer le développement des mobilités dites « douces », à commencer par le vélo. Les lignes ferroviaires entre Paris et la Normandie ou celle à grande vitesse entre Bordeaux et Dax, dans le Sud-Ouest, demeurent prioritaires aux yeux des élus et des experts mais leur réalisation ne pourra se faire, selon eux, que par phases, en fonction des différents tronçons et des scénarios.

Suivant la mission qui lui a été confiée, le Conseil ne s’est en revanche pas prononcé sur trois projets majeurs, qui font l’objet de débats distincts à haut niveau : la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, en Italie, le canal Seine-Nord et le réseau de transports du Grand Paris.

Plusieurs pistes de financement sont avancées, comme le redéploiement d’une partie de la taxe sur les produits pétroliers, l’instauration d’une vignette pour les poids lourds et certains véhicules utilitaires et la révision d’une niche fiscale accordée aux transporteurs routiers et aux taxis.

(avec Reuters)

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