USA / Chine : les tensions montent, le pétrole de l’archipel des Spratleys en ligne de mire

Nouveau conflit Chine / USA à prévoir, sous fond de fortes odeurs de pétrole ? Cela y ressemble …

Les Etats-Unis ont affirmé samedi qu’ils continueraient à envoyer des navires et avions militaires dans les zones disputées de mer de Chine méridionale, appelant parallèlement à l’arrêt immédiat des opérations d’aménagement de Pékin dans ces eaux.

Le réel enjeu du dossier ? Selon le ministère américain de l’Énergie, jusqu’à 5,4 milliards de barils de pétrole et jusqu’à 55 100 milliards de mètres cubes de gaz pourraient être extraits dans la région de Reed Bank  de l’archipel …

S’exprimant lors d’une conférence à Singapour réunissant de hauts responsables militaires, y compris des représentants chinois, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a estimé que « la Chine n’était pas en phase avec les règles et les normes internationales » avec ses «constructions d’îles semi-artificielles dans l’archipel des Spratleys.
Rappelons que cet archipel de plus de 100 îlots, récifs et atolls, situé à mi-chemin entre le Vietnam et les Philippines, est l’une des zones les plus disputées en raison de son importance militaire stratégique. La Chine de gigantesques opérations de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses. Mais le nerf de la guerre pourrait être encore une fois les richesses en hydrocarbures dont la zone est dotée.

En vue d’obtenir un « règlement pacifique de tous les différends », Ashton Carter a demandé « l’arrêt immédiat et durable des travaux de remblaiement par tous ceux qui revendiquent la souveraineté sur l’archipel ». Ajoutant que les Etats-Unis s’opposaient également à toute militarisation supplémentaire de la zone et indiquant que les soldats américains continueraient à évoluer en mer de Chine méridionale.

« Il ne devrait pas y avoir de méprise : les Etats-Unis voleront, navigueront et opéreront partout où les lois internationales le permettent, comme les forces américaines le font dans le monde entier », a-t-il souligné.

Si Ahston Carter a certes reconnu que d’autres pays avaient développé des avant-postes dans la zone, à des échelles diverses, le Vietnam à hauteur de 48 avant-postes, les Philippines de huit, la Malaisie de cinq et Taïwan un, le gouvernement américain estime que la Chine est «allé beaucoup plus loin et beaucoup plus vite que n’importe quel autre ». Lors des 18 derniers mois, «la Chine a aménagé plus de 800 hectares, soit plus que tous les autres réunis et plus que dans toute l’histoire de la région », a-t-il poursuivi.

S’exprimant à la suite, un responsable militaire chinois a toutefois estimé que ses critiques étaient infondées et non constructives. « La liberté de navigation en mer de Chine méridionale n’est pas du tout un problème car cette liberté n’a jamais été affectée, a ainsi déclaré le colonel Zhao Xiaozhuo de l’Académie de science militaire. Selon lui, « les activités de la Chine sont légitimes, raisonnables et justifiées ».

A la mi-mai, différents médias internationaux avaient indiqué que le Pentagone étudiait la possibilité d’envoyer l’aviation et la flotte américaines dans la région des îles Spratleys, revendiquées par Pékin en mer de Chine méridionale.

Le  Wall Street Journal  avait indiqué pour sa part que le secrétaire à la Défense Ashton Carter avait ordonné à ses subordonnés qu’ils examinent la possibilité d’effectuer des vols de surveillance de l’aviation américaine au-dessus des îles Spratleys, et d’envoyer dans cette région de navires de guerre américains.
Le quotidien avait alors relevé qu’une telle démarche, si elle était approuvée par la Maison blanche, signalerait que les USA ne reconnaissent pas les revendications territoriales de la Chine sur la zone de 12 miles d’îles artificielles construites par la Chine près de l’archipel des Spratleys.