Valls appelle à son tour la majorité « à ses responsabilités »

François Hollande a appelé samedi sa majorité à « la responsabilité » et à « la lucidité », et à « entendre » la demande des Français « que le pays avance, que le pays change ». 

Manuel Valls a relayé l’avertissement dimanche, en marge des célébrations du nouvel an chinois à Paris.

« Dans le moment que nous connaissons, face aux menaces, la montée aussi de l’extrême droite, aux défis considérables pour notre pays, notamment sur le plan économique, il faut regarder le monde tel qu’il est, être sérieux et se comporter comme il le faut, c’est-à-dire avec le sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat et avec la volonté de rassembler », a-t-il dit.

60% des Français voient le PS « imploser »

A quelque quatre mois du congrès du PS, du 4 au 7 juin, six Français sur dix estiment que le PS est menacé d’implosion, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et iTELE.

Prié par des élus PS de « faire la synthèse » au plus vite, Jean-Christophe Cambadélis, hostile initialement au projet de loi pour l’activité et la croissance, s’est efforcé dimanche de minimiser ces nouveaux cahots sur la voie de l’élection présidentielle de 2017.

« On se contente de peu, vous allez me dire, mais aujourd’hui, la loi est votée, le Parti socialiste ne s’est pas fracassé et nous allons continuer », a-t-il commenté sur Canal+.

Cambadélis veut mettre les « points sur i »

Visant notamment, sans le nommer, l’ancien ministre de l’Education Benoît Hamon, qui avait annoncé dimanche dernier sa décision de voter contre le texte, le dirigeant socialiste a dénoncé « un prétexte » dans la lutte opposant l’aile gauche du PS au social-démocrate Manuel Valls.

« J’aurai une discussion avec tout le monde et je mettrai les points sur les ‘i' » mardi lors du bureau national, a-t-il précisé, sans évoquer d’éventuelles sanctions. « Avec moi, c’est pas sévère, c’est clair ».

Pas d’exclusions en vue

Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, a exclu des mesures d’exclusion, renvoyant les « frondeurs » à leurs responsabilités, tout comme Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement.

« L’exclusion, c’est un affaiblissement collectif. Si les députés ne se sentent pas bien au point de ne plus vouloir soutenir le gouvernement, c’est à eux d’en tirer les conséquences », a-t-il déclaré sur France Inter.

« Nous aurons lors du bureau national à définir les modalités de ce qui doit être un contrat de confiance entre tous les députés du groupe », a-t-il ajouté.

Hamon chef de file de la fronde

Même mise en garde de la part de Stéphane Le Foll qui « pense qu’on ne revivra pas ce qu’on a vécu ». « Quand on est élu et qu’on souhaite une étiquette, il y a derrière une solidarité à avoir », a-t-il prévenu.

Dans le JDD, Benoît Hamon, qui dispute à Emmanuel Maurel, notamment, la primauté sur l’aile gauche du PS, déplore qu’on lui « prête mille et un calculs ». Il reproche à Manuel Valls « une forme d’incohérence ».

« Quand on a une majorité fragile, on ne gouverne pas comme cela. L’autorité naturelle reste encore pour lui un objet de conquête », lâche le député des Yvelines.

(Avec Reuters)


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