Vent d’inquiétudes sur l’économie chinoise

Un dangereux vent d’inquiétude souffle actuellement sur l’économie chinoise. Un vent qui pourrait se transformer en tempête si l’on n’y prenait garde.

Dimanche, c’est Xi Jinping, le président chinois, qui reconnaissait lui même éprouver quelques craintes, se disant tout de même confiant dans la capacité de la Chine à surmonter le ralentissement actuel. Selon lui, il s’agirait d’ »un ajustement structurel normal ».

Dans une interview écrite accordée à Reuters, l’homme fort de l’Empire du Milieu ajoutait que la Chine était elle-même préoccupée et affectée par le manque de vigueur de l’économie mondiale. Histoire de renvoyer la balle et de déclarer poliment aux Occidentaux de balayer devant leurs portes …. Voire de justifier les difficultés actuelles de la Chine par la crise qui frappe actuellement l’Europe et les Etats-Unis.

« En tant qu’économie étroitement liée aux marchés internationaux, la Chine ne peut rester à l’abri des ternes performances de l’économie mondiale », souligne ainsi quelque peu perfidement Xi Jinping.

Ajoutant : « nous avons des inquiétudes au sujet de l’économie chinoise et nous travaillons avec force pour y répondre. Nous nous préoccupons aussi de l’apathie de l’économie mondiale, qui affecte tous les pays, en particulier les pays en développement« .

Reste qu’au troisième trimestre 2015, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 6,9% par rapport à la même période de l’an dernier. C’est en effet ce qu’a annoncé lundi le Bureau national des statistiques chinois. Une progression que lui envieraient certes nombre de pays occidentaux … mais qui, ramenée à l’ensemble de l’année aboutirait à un taux inférieur à l’objectif officiel d’une croissance de 7%. Il s’agit ainsi du chiffre le plus faible enregistré depuis le premier trimestre 2009, en pleine crise financière et économique mondiale.

Même si ce chiffre est supérieur aux 6,8 % prédits par un panel d’économistes interrogés par The Wall Street Journal et les analystes de Reuters, il pourrait inciter les autorités à décréter de nouvelles mesures de relance, prévient le quotidien US.

Les signes de ralentissement de la deuxième économie mondiale ne cessent ainsi de s’accumuler. Si la production industrielle a atteint 5,7 % en septembre, elle demeure en deçà des estimations des analystes (5,9 %). Le mois dernier, l’augmentation de l’investissement en capital fixe (immobilier, infrastructures…) a également déçu en s’établissant à 10,3 % précise également  The Wall Street Journal.

Pour Xi Jinping, ce ralentissement est la conséquence normale des ajustements structurels en cours en Chine alors que les autorités tentent actuellement de réduire la dépendance économique du pays aux investissements publics et du secteur immobilier en cherchant à développer de nouveaux moteurs de croissance davantage orientés vers le marché intérieur comme les services ou l’industrie de haute technologie.

Lundi, le Premier ministre chinois Li Keqiang s’est montré résolument optimiste à ce sujet. “Même s’il s’agit de 6,9 %, nous ne sommes pas loin d’une croissance de 7 %”, a-t-il ainsi déclaré à l’occasion d’un forum sur l’entrepreneuriat. Malgré le ralentissement de l’économie, les autorités chinoises maintiennent leur objectif pour 2015 … renforçant les doutes sur la fiabilité des statistiques officielles, souligne tpoutefois le quotidien US.

Xi Jinping estime par ailleurs que les mesures d’assouplissement monétaire prises jusqu’à présent ont contribué à désamorcer les risques. Rappelons qu’après de nombreuses baisses de taux et un assouplissement des règles imposées au secteur bancaire, la Chine a procédé en août dernier à une dévaluation surprise du yuan, laquelle a fortement impacté les places financières mondiales.

« A l’avenir, nous allons approfondir les réformes financières tournées vers le marché afin de cultiver un marché de capitaux ouvert et transparent bénéficiant d’un développement de long terme, stable et solide« , affirme désormais Xi Jinping. Qu’on ne demande qu’à croire …

Reste que des entreprises américaines et européennes se plaignent de subir un contexte de plus en plus restrictif pour faire des affaires en Chine.

Sources : Reuters, WSJ

Elisabeth Studer – 20 octobre 2015 – www.leblogfinance.com


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