Vers un allongement de la journée défense et citoyenneté?

François Hollande a demandé lundi 11 janvier au gouvernement “d’étudier” la possibilité d’allonger “jusqu’à une semaine” la journée défense et citoyenneté (JDC), obligatoire pour tous les garçons et filles de 18 ans.

“J’ai demandé au gouvernement d’améliorer encore le contenu de ce rendez-vous et d’étudier s’il peut aller vers une durée plus longue, pour l’enrichir, jusqu’à une semaine”, a déclaré le président de la République dans ses voeux à la jeunesse et aux forces de l’engagement, prononcés dans le grand auditorium de Radio France.

Cette journée, qui relève du ministère de la Défense, a été instaurée après la suppression du service militaire en 1997. Initialement appelée Journée d’appel de préparation à la défense (JAPD), elle est obligatoire pour tous les garçons et filles de 18 ans.

M. Hollande a aussi annoncé la mise en place d'”un parcours citoyen généralisé” qui durera de l’école élémentaire jusqu’à la terminale. Dans ce cadre “tout élève suivra 300 heures d’éducation morale et civique sur l’ensemble de la scolarité”, a-t-il précisé.

Il a également indiqué qu’à compter de la rentrée 2016 chaque jeune se verrait remettre à 16 ans “un livret citoyen”.

Le budget du service civique renforcé

François Hollande a par ailleurs annoncé que le budget du service civique passerait de “300 millions d’euros aujourd’hui” à “plus d’un milliard d’euros en 2018”, afin qu’il puisse accueillir “près de 350.000 jeunes par an” d’ici trois ans.

Le chef de l’Etat a rappelé avoir souhaité le 31 décembre la “généralisation” du service civique. Créé il y a cinq ans, il “mobilise aujourd’hui à peine 70.000 jeunes de 16 à 25 ans”.

“D’ici trois ans, il devra accueillir la moitié d’une classe d’âge, près de 350.000 jeunes par an, au lieu d’à peu près 120.000 cette année”, a-t-il ajouté. “Il va falloir changer de dimension, augmenter le budget, qui passera de 300 millions aujourd’hui à plus d’un milliard en 2018”.

M. Hollande a également dit vouloir “renforcer” l’agence du service civique, qui deviendra un “Haut commissariat à l’Engagement, placé directement auprès du Premier ministre”.

Il a salué l’action de François Chérèque à la tête du service civique, qui avec de petits moyens a réussi la “prouesse” de le développer.

Afin de “multiplier” les missions et accueillir tous les jeunes qui souhaitent faire un service civique, proposer des missions deviendra “une obligation pour les administrations, les ministères, les collectivités”, avec “même des quotas décidés par ministères, par départements”, a ajouté le président de la République.

“Les grandes entreprises publiques, pourquoi pas Radio France, pourront être mobilisées”, ainsi que les “grandes agences de l’Etat”, a-t-il ajouté, citant aussi hôpitaux, maisons de retraites, établissement pour personnes handicapées, et “l’ensemble des établissement qui reçoivent du public”.

Actuellement on compte quatre demandes par mission proposée.

Dans un communiqué, Unis-Cité, association pionnière dans le service civique, a salué cette décision et estimé l’objectif de généralisation “atteignable à au moins deux conditions: que l’Etat finance l’accompagnement des acteurs de terrain et que la mixité sociale soit garantie”.

(Avec AFP)

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