Vers une hausse de 40% des moyens consacrés aux transports

Le projet de loi « mobilités », qui sera présenté lundi, apportera des réponses aux « territoires abandonnés » dont sont issus une partie des « Gilets jaunes » grâce à une augmentation de 40% des moyens consacrés aux transports, confirme la ministre des Transports Elisabeth Borne dans un entretien au Journal du dimanche. La question d’une « vignette » payable par les poids lourds étrangers pour financer l’entretien des routes ne se posera pas en 2019, mais peut-être l’année suivante, prévient la ministre .

« Pour 2019, tous nos investissements sont financés. À partir de 2020, oui, il faudra trouver une nouvelle ressource. Donc, il n’y a pas d’urgence », dit-elle. « Mais en aucun cas nous ne ferons payer les particuliers. Que les poids lourds étrangers contribuent à l’entretien des routes qu’ils empruntent, cela reste une bonne piste de travail », ajoute-t-elle sur fond de contestation des « Gilets jaunes » de la fiscalité écologique.

« Pas pénaliser les Français les plus modestes »

« La transition écologique ne doit pas pénaliser les Français les plus modestes. Les Gilets jaunes traduisent des difficultés qui ne datent pas d’aujourd’hui. Ce sont des territoires qui se sentent abandonnés. Ils sont les victimes du tout-TGV, qui a structuré notre politique des transports pendant des décennies au détriment des transports du quotidien », estime Elisabeth Borne, qui promet que la loi permettra de « sortir de cette logique-là ». Le gouvernement a annoncé en septembre des investissements dans les transports d’un montant total de 13,4 milliards sur la période 2018-2022. Ce chiffre est en forte hausse par rapport aux cinq années précédentes.

« Nous allons investir 40?% de plus pour les transports dans nos territoires durant le quinquennat », souligne Elisabeth Borne. « Nous allons mettre le paquet?: 50?% de moyens en plus pour remettre en état le réseau ferroviaire. L’État va aussi investir à hauteur de 2,6? milliards pour augmenter l’offre de trains du quotidien là où il y a le plus de besoins ». Au niveau routier, la ministre prévoit un « plan de désenclavement routier » d’un ?milliard sur dix ans, pour les territoires comme la Lozère, Aurillac dans le Cantal ou Prades dans les Pyrénées-Orientales. Il viendra s’ajouter à l’augmentation du budget de l’entretien des routes annoncé en septembre qui devrait atteindre 930 ?millions d’ici 2023.

(Avec Reuters)

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