Volkswagen : le comité exécutif opposé à une présence accrue du Qatar

Volkswagen : le comité exécutif opposé à une présence accrue du Qatar

Tensions entre Volkswagen et le Qatar, son troisième actionnaire. Mécontent du rythme des réformes observé chez VW  – un peu trop lent à son goût – la Qatar Investment Authority (QIA) qui détient 17% du capital du constructeur, a demandé à Volkswagen un siège au comité exécutif du groupe. Une requête qui a rencontré une forte opposition parmi ses membres, si l’on en croit deux sources proches du dossier, selon Reuters.

Pour rappel, ce comité compte actuellement six membres, dont le président du groupe, le responsable du comité d’entreprise, le Premier ministre du Land de Basse-Saxe et le dirigeant du syndicat IG Metall. Or, la création d’un septième siège pour le Qatar impliquerait de droit la création d’un huitième siège pour un représentant du personnel, par nécessité de maintenir l’équilibre entre les représentants des actionnaires et des salariés.

« Il y a quelques réserves parmi les membres du comité exécutif sur le fait que l’entrée de deux nouveaux représentants limiterait la capacité du comité à prendre des décisions », indique ainsi une des sources, ajoutant que la majorité des membres du comité est opposée à une telle initiative. Les discussions se poursuivent à ce sujet au conseil de surveillance, mais aucune décision n’a été prise à l’heure actuelle. Composé de 20 membres, le Qatar y dispose de deux sièges.

Volkswagen, le comité d’entreprise, le Qatar et le Land de Basse-Saxe, ont pour le moment refusé de commenter ces informations. Néanmoins, jeudi, à la suite de la conférence de presse du constructeur organisée pour la présentation de ses résultats, Matthias Müller, le Président du directoire de VW a déclaré que le groupe Volkswagen allait renforcer sa coopération avec le Qatar. Indiquant que « dans le futur, serait établie une coopération plus proche dans différents domaines » et qu’ »il se félicitait vivement du rôle » de cet actionnaire, ajoutant que le haut management de VW poursuivait des discussions très constructives avec son interlocuteur qatari.

Depuis l’éclatement du scandale des émissions en septembre dernier, des medias allemands ont affirmé que la QIA avait exhorté la haute direction de VW à restreindre l’influence des dirigeants syndicaux qui voient d’un mauvais œil les efforts déployés par la direction pour accroître les mesures d’économies.

En décembre dernier, Matthias Müller, et Hans-Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance, se sont rendus  au Qatar afin de rencontrer les dirigeants du fonds Qatar Investment Authority. Leur sujet de discussions : les investigations sur le scandale des tests d’émissions, l’enquête interne actuellement en cours concernant les logiciels truqués, la nouvelle structure de l’entreprise et ses activités à venir. Réagissant aux affirmations de la presse allemande laissant entendre le contraire, Volkswagen avait toutefois démenti que l’entrevue avec le fonds souverain qatari avait pour objet de réduire l’influence des syndicats et des représentants salariaux au sein du groupe.

« La co-détermination » (décision prise en commun par l’entreprise et ses délégués du personnel) et le rôle du comité d’entreprise « ne figuraient pas à l’ordre du jour des discussions », a ainsi déclaré un porte-parole de Volkswagen, après avoir indiqué que les discussions de Matthias Müller avec le Qatar « s’inscrivent dans la communication de la nouvelle direction de Volkswagen avec un associé important ».

Selon Bild am Sonntag, le Qatar réclamerait également que VW mette en avant le développement des véhicules électriques aux Etats-Unis afin de regagner du terrain sur ce marché.

Sources : Reuters, Autonews

Crédit Photo : VW

Elisabeth Studer – 30 avril 2016 – www.leblogfinance.com


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