VW prêt à céder certains actifs pour rembourser un prêt-relai

Après avoir trouvé un accord avec ses banques sur les modalités d’un prêt relais de 20 milliards d’euros, lequel est destiné à l’aider à supporter le coût du scandale des logiciels truqués, Volkswagen s’est dit prêt à vendre certains actifs dans le cas où il serait confronté à quelques difficultés pou rembourser son emprunt.

Le constructeur avait préalablement laissé entendre  qu’il comptait re-financer son prêt en émettant des obligations. Mais désormais, Volkswagen a déclaré aux 13 établissements financiers qui ont accepté de lui ouvrir une ligne de crédit qu’il serait disposé à des cessions s’il ne trouvait aucun autre moyen de rembourser ce prêt à un an. Le groupe s’est ainsi engagé à vendre ou introduire en Bourse certains actifs d’une valeur globale dépassant nettement 20 milliards d’euros s’il ne parvenait pas à trouver d’autres sources de financement.

Huit banques apporteront 1,825 milliard chacune : il s’agit de Citi, Unicredit, Barclays, Bank of Tokyo-Mitsubishi, BNP Paribas, HSBC, Mizuho et Société générale. Les cinq prêteront quant à elles 1,08 milliard chacune : il s’agit de Goldman Sachs, Bank of America, Santander, BBVA et Crédit Agricole.

Rappelons que VW pourrait être contraint de débourser plusieurs dizaines de milliards d’euros d’amendes, d’indemnisations et de frais liés au rappel de plusieurs millions de véhicules. Pour la première fois depuis quinze ans, Volkswagen connaît une perte d’exploitation, laquelle s’élève à 3,48 milliards d’euros. Une situation qui pourrait contraindre VW à se séparer de plusieurs marques.

D’après les premiers éléments, les activités du groupe MAN non liées au poids lourds (bateaux, mini-centrales électriques, composants de propulsion et systèmes de tests) figureraient en tête de liste. Ces activités représentent sur les neuf premiers mois de l’année plus d’un quart du chiffre d’affaires de MAN (9,98 milliards d’euros) et la totalité de son bénéfice d’exploitation (101 millions). Ce qui permettrait d’apporter un sacré bol d’air au groupe allemand. Leur cession pourrait valoir quatre à cinq milliards d’euros au total.

Alors qu’une introduction en bourse d’Audi ou de Porsche serait quant à elle écartée, une augmentation de capital par émission de droits de souscription figurerait parmi les options envisagées.

Volkswagen pourrait également envisager de se désengager des marques de luxe Bentley et Lamborghini ou de la marque de motos Ducati. Même si selon certains membres de l’entreprise : « ces filiales ne feront pas vraiment bouger le curseur ». Selon des sources proches du dossier, « aucun actif spécifique » n’aurait été toutefois évoqué.

En tout état de cause, il est fort à parier que VW attende de connaître le montant total des pénalités dont il devra s’acquitter ainsi que le cout global des rappels avant de vendre de tels actifs.

Certains analystes évaluent désormais la facture du scandale à plus de 40 milliards d’euros, tandis que depuis le 18 septembre dernier, l’action Volkswagen a perdu pour sa part près d’un tiers de sa valeur tandis que le taux de rendement de ses obligations s’est envolé.

Selon des sources proches du dossier, VW espère désormais que les rendements de ses obligations reviendront à leur niveau d’avant le scandale d’ici au printemps 2016, ce qui, le cas échéant lui permettrait de rembourser le prêt relais selon un processus normal, sans devoir céder d’actifs.

Au final, le prêt et les émissions obligataires devraient coûter environ 150 millions d’euros en intérêts et en commissions. Rappelons que lors de l’annonce de ses résultats du troisième trimestre, le groupe avait déclaré qu’il avait effectué une première provision de 6,7 milliards d’euros en vue de couvrir les coûts liés au scandale, ajoutant alors que d’autres sommes pourraient être mises de côté.

Sources : Reuters, Automotive News Europe