Wall Street à la recherche d’un second souffle

Cette tentation pourrait s’exacerber cette semaine alors que les marchés sont plongés dans une torpeur estivale avec un agenda des indicateurs particulièrement mince et alors que la saison des résultats touche à sa fin.

Ces dernières semaines, les marchés européens ont largement surperformé leurs homologues américains, à plus forte raison depuis l’annonce d’une sortie de récession de la zone euro.

Depuis le début du mois d’août, les Bourses de la zone euro ont progressé de 1,9% alors que le S&P-500 a cédé 1,8%. Au premier semestre, le tableau était bien différent, avec une hausse de 12,6% du S&P-500 à comparer avec le maigre +1,6% du FTSEurofirst 300.

« La hausse de la volatilité et les incertitudes planant au dessus de la zone euro sont enfin terminées », estime Diane Garnick, directrice générale de Clear Alternatives, un groupe de gestion d’actifs new-yorkais.

Un appétit « féroce » des investisseurs pour les actions européennes

« Nous sommes bien plus à l’aise avec les groupes américains exposés à l’Europe en raison de la stabilité que nous y percevons », dit elle, ajoutant privilégier des groupes comme Johnson & Johnson par rapport à des sociétés essentiellement tournées vers les Etats-Unis comme Walgreen.

Les investissements des fonds basés aux Etats-Unis vers les marchés européens ont atteint un plus haut de deux mois lors de la semaine au 14 août, montrent des données Thomson Reuters Liper, témoignant d’un appétit féroce des investisseurs pour les actions européennes.

Sur panier de 92 fonds élaboré par Lipper montre un flux net de 750 millions de dollars, une progression sans précédent depuis le record de 1,17 milliard enregistré fin juin.

Une enquête de Bank of America Merrill Lynch montre que 20% des gestionnaires de fonds interrogés recommandent de surpondérer le marché européen sur une période de 12 mois, une proportion qui n’a pas d’égal depuis plus de six ans.

L’Europe est désormais perçue comme une destination « privilégiée »

Elle montre que l’Europe est désormais la destination privilégiée des investisseurs sur cet horizon, devant le Japon.

« Avec la multiplication des signes montrant une amélioration de l’économie en zone euro, les investisseurs se positionnent pour prendre des gains sur les marchés de la région », indique l’enquête de BofA Merrill Lynch.

La désaffection actuelle pour les marchés américains s’explique à la fois par les résultats en demi-teinte publiés par des poids lourds comme Wal-Mart ou Cisco et par les questions que se posent les investisseurs sur les intentions de la Fed sur le calendrier de son programme de rachats d’actifs.

Leurs paris pourront s’affiner dès la semaine prochaine avec la publication du compte rendu de la dernière réunion de son Comité de politique monétaire, prévue mercredi à 18h00 GMT.

(Avec Reuters)