La Bourse de New York a accéléré sa chute mercredi à la clôture après les minutes de la Fed qui montrent que l’idée d’une réduction du soutien monétaire dès cette année gagne du terrain, même si les membres du Comité restent divisés.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a perdu 1,08% à 34.960,69 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,89% à 14.525,91 points. Le S&P 500 a abandonné 1,07% à 4.400,27 points.
“Les ventes se sont accélérées” en fin de séance “car le procès verbal de la dernière réunion de la Fed montre qu’elle se prépare à réduire les achats d’actifs cette année”, a indiqué à l’AFP Peter Cardillo de Spartan Capital Securities alors que la place boursière, qui avait commencé modérément dans le rouge, n’a pas réagi immédiatement à la publication des minutes.
“Je suis quand même surpris”, ajoutait le stratégiste de Spartan Capital “parce que cela n’aurait pas dû être une nouvelle négative”. “Je pense simplement que le Comité monétaire est une excuse pour les investisseurs pour retirer un peu d’argent de la table”, a-t-il ajouté.
Ce net repli, pour la seconde séance d’affilée, intervient après cinq séances consécutives de hausses du Dow Jones et du S&P 500 qui ont poussé ces deux indices à des records successifs.
Selon le compte-rendu de la réunion du Comité monétaire de la Fed des 27 et 28 juillet, les responsables de la Banque centrale américaine pourraient commencer à réduire leur soutien à l’économie dès cette année, mais ils restent divisés sur le moment le plus opportun pour commencer à réduire les achats d’actifs de l’institution.
Ceux, favorables à un resserrement rapide des conditions monétaires, mettent en avant les risques que l’inflation continue à s’accélérer, tandis que les responsables plus attentistes souhaitent observer encore l’évolution des données économiques, au regard notamment du variant Delta.
En même temps, pour Sam Stovall de CFRA, “la conversation rapportée dans les minutes est rendue un peu obsolète face aux changements de circonstances intervenus depuis, notamment avec le variant Delta et ses conséquences sur l’emploi”.
Les taux obligataires sur la dette américaine à 10 ans n’avaient quasiment pas bougé, à 1,26%, alors que le débat sur le calendrier d’une réduction des achats d’actifs est dans les esprits depuis des semaines.
Pour les analystes de Schwab, la baisse de Wall Street reflétait d’abord “les inquiétudes persistantes concernant les implications du variant Delta, la poursuite de la répression règlementaire en Chine et les retombées du récent effondrement du gouvernement afghan”.
Valeur refuge, le dollar s’ancrait à un plus haut depuis novembre face à l’euro.
Tous les secteurs du S&P, à l’exception des produits de consommation (+0,15%), se sont inscrits dans le rouge, à commencer par l’énergie (-2,40%) alors que les cours du pétrole sont en chute depuis cinq séances.
L’opérateur téléphonique T-Mobile a lâché 0,60% à 139,83 dollars après l’annonce du vol des données privées de 7,8 millions de ses clients lors d’un piratage informatique qui a touché les fichiers de 40 millions de ses clients passés et potentiels.
En dépit de bons résultats au 2e trimestre, le titre de la chaîne de magasins Target a perdu 2,78% à 247,58 dollars. L’action du distributeur a été jusqu’ici l’une des grandes gagnantes du secteur pendant la reprise, ayant grimpé de 40% sur un an.
Le courtier en ligne Robinhood qui a conclu en hausse de 6,71% perdait 6% dans les échanges après la clôture après avoir annoncé ses résultats.
L’application de courtage en vogue a accusé une perte de 502 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 565 millions qui a doublé en un an. Ces résultats montrent aussi qu’elle a tiré davantage de profits de son négoce dans les cryptomonnaies plutôt que dans les actions.