BCE : pas de taux négatifs …. pour l’instant

Si la Banque centrale européenne (BCE) a certes abaissé jeudi son principal taux directeur à un niveau historiquement bas, le recours à des taux d’intérêt négatifs n’est toutefois pas d’actualité. C’est en tout cas ce qu’a déclaré vendredi un des membres de son conseil des gouverneurs, Ewald Nowotny.
Concédant qu’il s’agissait « d’une option parmi beaucoup d’autres », le gouverneur de la banque centrale autrichienne a par ailleurs indiqué qu’une telle option n’était « pas pertinente dans un futur proche ».

Des propos qui interviennent alors que la BCE a abaissé jeudi son principal taux directeur à 0,5%, son plus bas niveau historique. Objectifs affichés : dynamiser l’économie de la zone euro.
La Banque centrale européenne a également décidé d’abaisser d’un demi point son taux de prêt marginal, le ramenant de 1,5 % à 1% .

Le taux de dépôt au jour le jour est quant à lui demeure inchangé, à 0%, la BCE ayant jusqu’à présent indiqué à plusieurs reprises que l’adoption d’un taux négatif entraînerait beaucoup trop d’inconnu. Précisons, qu’une telle décision équivaudrait, le cas échéant, à rémunérer le « service offert » par la BCE de placement des liquidités des banques auprès de son établissement.

Si pour certains, de telles mesures permettraient de relancer les prêts, notamment ceux pratiqués entre banques, le président de la BCE, Mario Draghi, a laissé entendre qu’une telle décision pourrait entraîner des conséquences quelque peu imprévisibles à l’heure actuelle. Il a toutefois indiqué jeudi que la BCE était prête sur le plan technique pour cette mesure.

Vendredi, Ewald Nowotny a insisté pour sa part  sur la nécessité de réaliser au préalable une analyse scrupuleuse sur les possibles effets secondaires et les effets psychologiques d’une telle décision.

Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, a indiqué quant à lui vendredi que le débat sur l’opportunité d’un taux de dépôt négatif n’était pas nouveau au sein même de la Banque centrale européenne. Estimant toutefois que cette dernière devait « rester très prudente sur le sujet ».
« Aucune grande banque centrale n’a choisi cette voie, donc il est évident que nous devons être très prudents si nous décidons d’agir en ce sens », a ainsi déclaré Yves Mersch à la presse. « Ce n’est pas une discussion aisée, car il n’y a aucun précédent » a-t-il par ailleurs ajouté.

Sources : AFP, Reuters