Ce que font les Français pour ne pas sacrifier leurs vacances

Tous les clignotants du tourisme sont au vert ! Tel est le constat réjouissant de la douzième édition du baromètre Opodo présenté ce mardi. Ainsi, malgré la crise et des ressources stagnantes, les Français ont envie de vacances. « C’est même devenu un besoin vital pour s’extraire du quotidien, explique Guy Raffour, président de Raffour Interactif qui réalise cette étude. Et cela quitte à sacrifier d’autres dépenses. » Ainsi, l’an dernier, le taux de départ a atteint 59% chez les plus de 15 ans, soit 31,2 millions de vacanciers.

Si ce chiffre est relativement stable, les pratiques évoluent à toute vitesse. L’impact d’Internet est phénoménal. Désormais, près de la moitié (45%) de ceux qui partent réservent tout ou partie de leur séjour en payant en ligne. Grâce aux comparateurs de prix, ils passent au crible toutes les offres, zooment sur leur futur hôtel avec Google Earth et se renseignent sur le service avec des sites comme Trip Advisor. « Mais la grande nouveauté, c’est le dépackaging, explique Guy Raffour, c’est-à-dire le fait de construire soit même son voyage en achetant son billet d’avion, ses nuits d’hôtel et d’autres prestations encore. »

L’époustouflant essor d’Airbnb

Le fantastique développement des compagnies low-cost y contribue beaucoup. L’an dernier, leurs passagers ont augmenté de 9,3 % en France. Mais ce sont aussi de nouvelles façons de voyager qui émergent comme la location de logements entre particuliers. Ainsi, en 2013, la plateforme Airbnb a séduit 500 000 Français de plus, soit une augmentation de 400%, selon l’étude de Raffour Interactif. Et le nombre de logements proposés dans l’Hexagone, qui atteint 50 000 dont 20 000 à Paris, est en hausse de 180 % ! De même, le site de covoiturage BlaBlacar a recruté … 3 millions de nouveaux membres l’an dernier. Désormais, un million de personnes se déplacent tous les mois en France grâce à ce service. Plus qu’Eurostar !

Devenus experts dans la chasse aux bonnes affaires, les consommateurs créent une pression très forte sur les compagnies aériennes et les chaines hôtelières.  « L’an dernier, le prix moyen des billets d’avion vendus sur notre site a baissé de 5 % », indique Frédéric Pilloud, directeur marketing de l’agence de voyages en ligne Opodo. De même, les tarifs hôteliers ont reculé de 8 % entre février 2013 et février 2014. « Cela n’empêche pas d’avoir un très bon bilan en 2013 », souligne Guy Raffour.

La destination France progresse de 5%

Très réactifs, les Français se montrent, par exemple, très sensibles à la nouvelle politique tarifaire d’Air France sur les vols intérieurs. Les courts séjours s’envolent littéralement selon le baromètre Opodo avec un million de vacanciers supplémentaires en 2013. Et la destination France progresse de 5 %. Le corollaire de ces offres nouvelles est que les clients se décident de plus en plus tard, au gré des opportunités. Ainsi, un quart des séjours en France s’organisent et se réservent … moins d’une semaine avant le départ.

Si les Français ont le sentiment qu’ils trouveront les meilleurs prix en fouinant sur Internet plutôt qu’en s’adressant à un professionnel, ce n’est pourtant pas toujours le cas. « En construisant eux-mêmes leur séjour, ils ne profite pas de la puissance d’achat d’un tour-opérateur qui obtient souvent de meilleurs tarifs », souligne Guy Raffour. Mais cette possibilité d’arbitrer sur les prix et les prestations que leur offre Internet est un levier puissant. Pour survivre face à cette vague, les agences de voyages vont devoir offrir encore plus de services, de conseils et de personnalisation.


Challenges.fr – Toute l’actualité de l’économie en temps réel