Comment Axa traque le futur Google de l’assurance

Oscar, qui s’appuie sur des objets connectés pour l’assurance maladie ; Everquote, comparateur express d’assurances auto en ligne ; Beneffiter, pour choisir les contrats santé de ses salariés… Les start-up sont aux frontières, prêtes à fondre sur le marché de l’assurance. Pour affûter ses propres armes, Axa vient d’annoncer le lancement de son incubateur: Kamet, officiellement inauguré en janvier, sera chargé de chouchouter ces entreprises que l’on appelle les AssurTechs. La pouponnière est dotée d’un joli cadeau de naissance : 100 millions d’euros pour « imaginer puis développer les start-up et les projets les plus disruptifs pour nos métiers », selon les termes d’Henri de Castries, PDG d’Axa, dans son communiqué de lancement.

Pas question de se laisser uberiser en restant les bras croisés! Kamet accueillera les projets venant des propres équipes de l’assureur, dès lors qu’ils auraient du mal à se développer dans la marche quotidienne des affaires. Les entrepreneurs extérieurs seront également les bienvenus. La nouvelle structure sera animée par Stéphane Guinet. C’est lui qui, comme directeur général d’Axa global direct, a notamment entamé en France le virage du « pay how you drive » : un boîtier, chargé de surveiller la conduite de l’assuré, permet d’ajuster les primes aux risques réellement encourus.

Organisation complète… et complexe !

Axa n’est naturellement pas le seul assureur à se lancer dans la course à la technologie. Allianz France a déjà couronné ce printemps cinq jeunes pousses repérées par son accélérateur, dont les locaux sont basés au sein du stade niçois Allianz Riviera. La Macif et la Matmut viennent, elles, de créer le 1er septembre un centre d’innovation commun, Sferen innovation, pour prendre des participations dans les entreprises planchant sur le big data, les objets connectés, les nouveaux usages… Henri de Castries, descendant d’une lignée de militaires, a toutefois la particularité d’engager son groupe dans la bataille avec un dispositif qui se veut complet – au risque d’être complexe.

A côté de l’incubateur Karmet, Axa strategic ventures, lancé en février, dispose de 200 millions d’euros pour investir lui aussi dans des jeunes pousses, mais en classique capital-risqueur. Le Data innovation lab, créé l’an passé, doit pour sa part se concentrer sur la recherche et l’innovation en matière de Big data. Quant à l’Axa Lab, né en 2014, il est chargé de chasser les tendances numériques depuis ses implantations de San Francisco et Shanghai. Le défi d’Axa: que cette organisation éclatée ne laisse pas passer entre les mailles du filet le futur Google de l’assurance.

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