Départ du chef Autopilot de Tesla pour Intel : en avant les véhicules autonomes !

Départ du chef Autopilot de Tesla pour Intel : en avant les véhicules autonomes !

Le responsable du programme Autopilot de Tesla – logiciel d’assistance à la conduite du constructeur US – vient de faire ses bagages … pour Intel. Annonce faite jeudi dernier par Tesla intervenant dans un contexte relativement tendu alors que Elon Musk – patron et fondateur de l’entreprise – peine à rentabiliser ses investissements, et que la société pourrait être rapidement confrontée à de sérieux problèmes de trésorerie. Pour couronner le tout, l’entreprise sème désormais le doute sur la fiabilité des véhicules autonomes après un accident mortel.

Reste que ce qui pourrait semblé être un départ forcé …. pourrait s’avérer être au final une prise de choix d’Intel, lequel mise en plein sur l’essor des véhicules autonomes.

Responsable Autopilot : un poste assorti d’un grand turn-over …

Confirmant le départ de Jim Keller, sans toutefois en préciser les raisons, Tesla a indiqué dans un communiqué lui souhaiter “le meilleur”. De son côté, Intel a indiqué dans un communiqué que l’ancien responsable de l’Autopilot allait rejoindre ce géant US des micro-processeurs.

Tesla a également précisé qu’Autopilot serait désormais supervisé par Andrej Karpathy pour la partie logicielle et Pete Bannon pour la partie matériel.

Petit rappel : Jim Keller est tout de même le troisième responsable d’Autopilot à quitter Tesla en près de deux ans ….

Enquête en cours sur l’Autopilot

Notons que ce « nouveau » départ intervient alors que le logiciel phare de Tesla – à la base de son concept de véhicule autonome – fait l’objet d’une enquête par le régulateur des transports américain (NTSB), suite à l’accident survenu le 23 mars dernier en Californie. Le conducteur y avait trouvé la mort alors que le logiciel était activé. Les batteries du véhicule, littéralement disloqué dans le choc, avaient également pris feu. Relançant un autre débat à ce sujet.

Le 16 avril dernier, Tesla avait annoncé se retirer de l’enquête après avoir montré son désaccord avec le NSTB. Le régulateur US lui avait préalablement reproché d’avoir rendus publics des éléments “non confirmés” sur l’accident.

Le constructeur avait alors accusé le NTSB “d’être plus intéressé par les gros titres que par la défense de la sécurité” et d’avoir “régulièrement publié des éléments d’information incomplets en violation de ses propres règles”, tout en cherchant parallèlement selon lui à “empêcher”  Tesla “d’exposer les faits”. Le constructeur continuant parallèlement à marteler son credo : l’Autopilot est un logiciel d’assistance à la conduite et non un logiciel de conduite autonome.

Début avril, des désaccords avaient d’ores et déjà vu le jour entre Tesla et le NTSB lorsque Tesla avait indiqué que les premiers éléments de l’enquête faisaient ressortir qu’Autopilot était bien activé au moment de l’accident, mais que le conducteur n’avait pas répondu aux avertissements visuels et sonores lui enjoignant de remettre ses mains sur le volant.

Le NTSB avait déjà mené une enquête sur un précédent accident mortel d’une Tesla équipée d’Autopilot survenu en 2016 en Floride. Après analyse de l’accident, il était ressorti que le constructeur avait modifié certaines fonctionnalités du système afin de mieux prévenir les utilisateurs de l’approche d’un danger.

Volonté de Tesla ou yeux doux d’Intel ?

Reste que le journal Les Echos laisse entendre quant à lui qu’il s’agirait plus d’un débauchage d’Intel qu’une volonté plus ou moins explicite de Tesla de se séparer de son collaborateur.

Le journal financier s’interroge en effet sur cette arrivée chez Intel, y voyant là une belle opération pour le géant américain des microprocesseurs. En s’offrant ainsi une recrue de choix pour mener à bien sa transition vers les véhicules autonomes. Rappelons en effet, qu’en août 2017, Intel promettait d’équiper à terme une flotte de 100 voitures autonomes.

A 59 ans, Jim Keller, spécialiste des microprocesseurs sera chargé au sein d’Intel du SoC  (system on chip), le processus de fabrication et de design des processeurs destinés aux voitures autonomes.

« Nous nous sommes lancés dans des initiatives passionnantes pour changer fondamentalement la manière dont nous construisons le silicium à mesure que nous entrons dans le monde des processus et des architectures hétérogènes », explique  ainsi Murthy Renduchintala, ingénieur en chef d’Intel. La société précisant que Jim Keller aura pour objectif d’accélérer cette transformation.

Sources : AFP, Tesla, Intel, Les Echos

Elisabeth Studer – 29 avril 2018 – www.leblogfinance.com

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