Devises et taux : Trump, à Davos, fait remonter le dollar

DAVOS, Suisse, 25 janvier (Reuters) – Le président américain Donald Trump a dit jeudi souhaiter à terme un dollar fort, contredisant son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin qui la veille jugeait le dollar faible « bon pour les Etats-Unis. »

« Le dollar va devenir de plus en plus fort et au bout du compte je veux voir un dollar fort », a dit Trump dans une interview accordée à la chaîne CNBC peu après son arrivée au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

Les propos de Steven Mnuchin ont été « sortis de leur contexte », a-t-il ajouté, expliquant que les Etats-Unis étaient fort économiquement et que personne n’avait à s’exprimer sur le niveau du dollar.

« Il devrait être ce qu’il est, il devrait aussi refléter la vigueur du pays – on se porte si bien », a-t-il déclaré.

La petite phrase du président a eu un effet immédiat sur le billet vert qui s’est redressé sur le marché des changes.

L’euro/dollar, qui avait le matin franchi le seuil de 1,25 pour la première fois depuis décembre 2014, cédait 0,3% à 1,2365 dollar vers 19h45 GMT.

L’indice qui mesure la valeur du dollar face à un panier de grandes devises remontait parallèlement de 0,42% à 89,579 avoir reculé jusqu’à 88,438, là aussi un plus bas de trois ans. Mercredi, il avait accusé sa plus forte baisse en sept mois en réaction aux propos de Steven Mnuchin.

Le secrétaire au Trésor s’est lui-même efforcé de rectifier le tir à Davos, en affirmant que la faiblesse du dollar avait « à la fois des avantages et des inconvénients » et en soulignant que les Etats-Unis souhaitaient une concurrence économique équitable.

Egalement présent à Davos, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a répondu à Mnuchin en déclarant que le niveau des devises devait refléter les fondamentaux des économies, conformément à la position qu’ont toujours défendu « le FMI, l’OCDE, les Etats européens, le G7. »

« Et nous souhaitons que ça reste la position commune car c’est la position économiquement responsable », a-t-il ajouté.

Son homologue italien Pier Carlo Padoan, lui aussi dans la station suisse, a été encore plus direct en affirmant que les commentaires de Mnuchin lui rappelaient la politique américaine des années 1970 et faisaient craindre la résurgence d’une guerre des monnaies. « J’espère que non », a-t-il conclu. (Noah Barkin à Davos, avec Doina Chiacu à Washington et Saqib Iqbal Ahmed à New York, Véronique Tison pour le service français)

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