La Banque Postale encore prudente sur les marchés

Avec un horizon de placement de trois mois, Hervé Goulletquer et Stéphane Déo, stratégistes de la Banque Postale AM, préconisent une position neutre sur les actions. « Le marché va avoir à absorber énormément de mauvais chiffres : croissance économique, résultats des entreprises et abaissement de la note d’émetteurs. Mais il est probable que le

confinement touche à sa fin et que le marché entrevoie une reprise économique qui pourrait être très ferme. Il faudra donc jongler entre ces deux extrêmes dans un environnement où la date et la rapidité de sortie du confinement reste très hypothétique, mais aussi avec des risques de seconde vague du virus qui ne peuvent malheureusement pas être exclus. »

En raison des réponses budgétaires et monétaires extraordinairement rapides mises en place, ces deux experts préconisent une prudence constructive en dépit des nombreuses incertitudes. « L’importance des confinements et le manque de repères historiques conduisent à une incertitude inhabituelle sur la trajectoire future. La fourchette des estimations du consensus est d’ailleurs à des niveaux exceptionnellement élevés. Il faut approcher le problème en deux temps : d’une part l’ampleur de la destruction de croissance pendant la phase coronavirus, d’autre part la phase de rebond après la fin du confinement. »

Trois scénarios possibles

Au total, ces deux experts ont élaboré trois scénarios.Le scénario central (50% de probabilité)verrait une stabilisation des cours. Dans le scénario baissier (30% de probabilité), « le déconfinement est mal géré. En Chine d’abord, puis dans les pays européens, le nombre de nouveaux cas quotidiens repart à la hausse. Les craintes sur le secteur hospitalier, sur le coût humain de l’épidémie, sur le calibrage des réponses de politique économique et au final sur les perspectives économiques repartent aussi à la hausse ». Un scénario haussier (20% de probabilité) verrait la croissance repartir plus vite que prévu.

L’avis d’Investir

Nous estimons aussi qu’à court terme le scénario d’une relative stabilisation des places financières, avec par exemple un Cac 40 qui oscillerait entre 4.000 et 4.500 points, nous paraît l’hypothèse la plus probable. D’ailleurs, on note une accalmie sur le front de la volatilité, avec un indice VIX revenu aux alentours de 40 points après son sommet historique à 82,69 points atteint il y a exactement un mois (le 16 mars dernier).