Le plan casse-tête de la SNCF pour Noël

« L’ensemble des Français qui ont un billet auront un train garanti » pour les fêtes de Noël, a assuré le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Depuis, la direction de la SNCF est sous pression pour assurer un plan de transport en adéquation avec les promesses du gouvernement. Un vrai casse-tête ! Ce mardi 17 décembre, Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF a d’ailleurs eu bien du mal à faire comprendre comment la compagnie publique pouvait garantir une place dans les trains aux 850.000 voyageurs ayant déjà acheté un billet pour le grand week-end des départs en vacances du 20 au 22 décembre.

« Entre 50 et 60 % des trains circuleront et il y aura une solution pour tout le monde, a pourtant assuré la patronne des TGV, partant de l’hypothèse qu’il n’y aurait pas de « trêve de Noël » pour les grévistes. Mais sans non plus savoir exactement combien de conducteurs, contrôleurs ou aiguilleurs seraient disponibles ces jours-là. Ces cheminots, essentiels pour faire rouler les trains, ayant pour obligation de se déclarer 48 heures à l’avance. Les syndicats ne se prononceront donc pas avant jeudi sur le maintien ou non de la grève pendant Noël.

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Certes, la direction sait d’ores et déjà qu’elle peut compter sur un certain nombre de cheminots non-grévistes, spécialement mis en congés le week-end dernier pour pouvoir travailler jusqu’à dimanche prochain. De même, elle s’appuiera sur des cadres, moins mobilisés, habilités à prendre les commandes des trains. Mais « si le mouvement se durcit, ce sera évidemment plus compliqué », glisse-t-on en interne.
 

Plan « sur mesure »

Ce plan, définit comme « sur mesure » et construit à partir des réservations des clients, en essayant d’y adapter les ressources en conducteurs et en rames disponibles, n’est pas sans risque. Trois cas ont été prévus : « Soit votre train est garanti (50 à 60 % des voyageurs), et il n’y pas de problème, précise Rachel Picard, soit votre train est supprimé et nous vous rebasculons sur un trajet alternatif (15 %), soit vous pourrez échanger votre billet (32 %) ».

C’est ce dernier cas qui pose problème et touche près de 250.000 personnes. Car ce sera aux voyageurs d’échanger eux-mêmes leurs billets et de trouver des solutions alternatives. Au risque de se retrouver avec des trains complets s’ils ne s’y prennent pas dès maintenant. A la différence des compagnies aériennes, la compagnie publique n’a pas les moyens en effet de « faire dans la dentelle », reconnait-elle, et de replacer les gens au cas par cas.

Outre l’utilisation de la majorité de ses rames duplex (500 voyageurs par rames) qu’elle va doubler pour embarquer le maximum de passagers, la SNCF innove en faisant également rouler des TGV Ouigo, plus capacitaires (1.300 personnes sur deux rames) à la place de ses TGV Inoui. Un bon de réduction sera offert pour compenser la différence de niveau de service sur ces trains low cost.

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