En avril, les places financières ont poursuivi leur marche en avant. « Les progrès des campagnes de vaccination et les attentes de prochaine réouverture des économies américaines et européennes ont favorisé les actions de ces pays, analyse Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont. La croissance mondiale reste tirée par les locomotives américaine et chinoise. En revanche, l’Europe, qui est restée en récession au premier trimestre, devrait voir son rythme de croissance accélérer prochainement dans les pays qui commencent à annoncer des allègements des restrictions. Les pays émergents présentent une situation très variable selon l’avancement des vaccinations ou la prolifération de l’épidémie. Leur retard dans la reprise économique pourrait se résorber vers la fin du second semestre. La croissance mondiale retrouverait alors un rythme plus synchronisé avec moins de déséquilibres régionaux. »
Vers un cycle économique de plusieurs années
Selon cet expert, le cycle économique devrait se poursuivre plusieurs années, comme après les récessions majeures du passé. La croissance des profits devrait donc perdurer. Les indices actions pourraient ainsi poursuivre leur progression, mais à un rythme plus faible que ces derniers mois. « A moyen terme, les perspectives restent favorables aux actions et moins aux obligations. Il est vraisemblable que les indices actions finissent l’année plus haut qu’aujourd’hui, mais leur parcours ne peut se faire en ligne droite. » D’autant que Vincent Guenzi identifie trois risques : un léger infléchissement du rythme de la croissance en raison de difficultés d’approvisionnement en composants électroniques ou de la hausse des prix des matières premières ; une hausse des taux longs ; la politique étrangère des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, de la Russie ou de l’Iran.
Or, le potentiel de hausse des indices pour la fin de l’année n’est plus que de 1% ou 2%. « Si un obstacle apparaissait, une brusque remontée de la volatilité pourrait engendrer une correction passagère de 5 à 10%. Face à ce risque de repli dans les prochaines semaines, nous suggérons de prendre quelques bénéfices et de procéder à des allègements progressifs et tactiques des positions actions. »
C’est pourquoi le taux d’investissement en actions est revenu de 58,4% à 53,5%. Toutefois, Vindent Guenzi continue de surpondérer les actions à court et à moyen terme. A court terme, l’accent est mis sur les actions américaines (couvertes du risque de change) et européennes au détriment des sud-américaines et est-européennes. A moyen terme, aucune zone géographique n’est sous-pondérée.
Au chapitre obligataire, seules les obligations à haut rendement européennes sont privilégiées à court et à moyen terme au détriment des emprunts d’Etat américains et européens. A moyen terme, les convertibles du Vieux Continent sont aussi surpondérées.
L’avis d’Investir
Nous sommes toujours sous-pondérés en actions dans une optique tactique. Nous estimons qu’une phase de consolidation est en cours. Nous repasserions à la neutralité avec un Cac 40 aux alentours de 5.800 points, scénario très possible cet été avec des mois de juin et de septembre qui sont généralement très difficiles.