Retraite : augmenter les petites pensions à 85% du Smic coûterait 2 milliards d'euros

La revalorisation des petites pensions de retraite, à hauteur de 85% du Smic en 2025, coûterait plus de 2 milliards d’euros, selon deux députés de la majorité, qui ont présenté mercredi un rapport commandé par le gouvernement juste avant l’épidémie de Covid-19.

La mission confiée en mars 2020 à Lionel Causse (LREM) et Nicolas Turquois (Modem) visait à explorer « les pistes permettant de corriger certaines situations (…) inéquitables ou inacceptables ». A cette époque, l’Assemblée venait d’adopter au forceps la réforme des retraites, aussitôt « suspendue » sine die par la crise sanitaire.

Plus d’un an après, certaines mesures du « système universel » voulu par Emmanuel Macron réapparaissent dans le rapport des deux députés. C’est notamment le cas de « l’objectif de porter les retraites à un seuil d’au moins 85% du Smic net », pour les assurés justifiant d’une « carrière complète ».

+163 euros par mois

Une promesse qui doit devenir réalité pour les agriculteurs à partir du 1er novembre, pour un coût estimé à 280 millions d’euros par an. « Un premier pas » que les députés Causse et Turquois envisagent d’« étendre à tous les retraités actuels » d’ici 2025. A cette échéance, 1,15 million de personnes en bénéficieraient « avec une hausse de pension très significative, estimée à 163 euros par mois en moyenne ».

La facture culminerait dès le départ à 2,1 milliards d’euros par an, avant de diminuer progressivement, avec l’extinction des générations les plus anciennes. Mais cela « déclencherait forcément » une revalorisation identique pour les futurs retraités, a reconnu Lionel Causse lors d’une conférence de presse. Ce qui coûterait également, à terme, 2,1 milliards en 2050.

Le rapport, qui propose aussi des dispositions spécifiques pour les artisans-commerçants, les agriculteurs, les pensions de réversion ou le cumul emploi-retraite, a été remis mardi au secrétaire d’Etat chargé des Retraites, Laurent Pietraszewski, qui a défendu dans un communiqué « la nécessité d’une réponse globale ». Les deux députés iront « dans les prochains jours » présenter leurs conclusions à Matignon, mais n’ont à ce stade « pas connaissance de ce que veut en faire le gouvernement », a indiqué Nicolas Turquois.

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