Analyse et Stratégie : Cholet Dupont privilégie les actions

Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont, remarque que le mois de juin s’est achevé sur une note mitigée pour les actions. « Le rattrapage des actions européennes s’est essoufflé. Le comportement des Bourses américaines est devenu plus hésitant. Après plusieurs semaines de hausse des marchés dans le calme et la sérénité, les doutes reviennent troubler les esprits des investisseurs. »

Selon lui, le recul récent de l’inflation ne présage pas un retour de la déflation. De même, la baisse des prix du pétrole ne devrait pas s’amplifier, car l’Opep ne veut pas d’un effondrement des cours. Ce contexte de faible inflation a permis un recul des taux à 10 ans outre-Atlantique et outre-Rhin, alors même que les taux à 2 ans se sont appréciés en raison du durcissement des politiques monétaires. Mais, pour que cet aplatissement de la courbe des taux préfigure un ralentissement économique, il faudrait que les taux à 2 ans dépassent ceux à 10 ans. « Nous en sommes loin mais le doute était présent. »

Des sources d’inquiétude exagérées

De fait, les taux à 10 ans ont nettement remonté aux annonces d’une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale cet automne et d’une nouvelle réduction des achats d’actifs de la BCE. Certains investisseurs ont alors craint que la croissance économique pourrait être menacée. Un scénario peu probable pour Vincent Guenzi qui anticipe un durcissement monétaire très graduel.

Autre source d’inquiétude, les signes de faiblesse montrés par l’économie américaine en mai et en juin. « Honnêtement, les risques de ralentissement prononcé sont très faibles à court terme et les tous derniers indices ISM Publiés sont rassurants. » En outre, l’activité reste très bien orientée en Europe. La cherté de Wall Street constitue un dernier motif d’incertitude. Mais elle reste cantonnée à quelques valeurs. Dans son ensemble, le marché n’a pas atteint les valorisations observées lors des bulles précédentes.

Conclusion ? « Toutes les inquiétudes mentionnées nous semblent dignes d’intérêt mais un peu excessives et souvent prématurées. Les incertitudes devraient diminuer progressivement. De plus, les publications de résultats du deuxième trimestre pourraient aider les Bourses à progresser. En Europe, la consolidation nous semble proche de son terme. »

C’est pourquoi cet expert préconise une surpondération des actions à court et moyen terme, avec un accent mis sur les actions européennes, japonaises et asiatiques hors Japon au détriment des américaines. « Nous pourrions augmenter encore notre allocation en profitant des replis actuels des actions en zone euro.» A moyen terme, ce stratégiste surpondère les actions en général, européennes et américaines en particulier.

Au chapitre obligataire, deux classes d’actifs sont surpondérées à court et moyen terme : le haut rendement européen et les convertibles. En revanche, les emprunts d’Etat sont sous-pondérés sur les deux périodes, tout comme les sociétés privées bien notées européennes.

L’avis d’Investir

Pour notre part, nous sommes passés en juin de la neutralité à la surpondération sur les actions lorsque le Cac 40 est descendu en dessous des 5.200 points. Nous estimons comme Vincent Guenzi qu’il faut profiter de la phase de consolidation actuelle dans la zone euro pour renforcer ses positions. Actions de la zone euro, japonaises et asiatiques hors Japon ont également nos faveurs, tout comme les convertibles dans le domaine obligataire.

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